Retraites des employé-e-s de l'État

Retraites des employé-e-s de l'État : La droite à l'offensive

Au mois de mars dernier, les employés de l’Etat de Vaud se sont mobilisés par centaines, et, pour certains, ont mené un jour de grève, afin de dénoncer les fortes attaques contre leurs conditions de retraite prévues par le gouvernement dans le cadre d’un plan de recapitalisation de leur Caisse de pensions (CPEV).

 

Si cette mobilisation a conduit à un recul partiel du Conseil d’Etat à majorité rose-verte, le plan signé entre le gouvernement et la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF) contient néanmoins une dégradation significative des conditions de retraites des employés. En particulier, le calcul de la future rente ne sera plus effectué sur la base des trois dernières années de salaire – en principe les trois meilleures – mais à partir des douze dernières, ce qui conduira à une baisse moyenne de 6 % des revenus du IIe pilier. Compte tenu de cette dégradation, les deux syndicats SUD et SSP ont refusé de signer l’accord conclu entre le gouvernement et la FSF. Celui-ci sera pourtant soumis dans les jours à venir au Grand Conseil pour ratification, puisque la signature d’une seule association professionnelle suffisait pour mettre un terme aux négociations entre employés et employeur.

Bien que le Conseil d’Etat à majorité « de gauche » ait tendu la main à la droite en mettant nettement à contribution les employés, cette dernière, majoritaire au législatif vaudois, en demande davantage. Deux amendements ont ainsi été votés par la commission du Grand Conseil chargée d’examiner la nouvelle loi sur la CPEV. L’un deux stipule qu’au cas où un financement supplémentaire de l’Etat serait nécessaire pour garantir les prestations, ce soit d’abord ces prestations qui soient réduites, via une augmentation des âges de départ en retraite et/ou une baisse des rentes. Pour être quasiment certain que ce scénario rêvé par la droite se réalise, un second amendement met le financement du « pont-AVS » –  un mécanisme favorisant les possibilités de retraites anticipées pour les employés – à charge de la CPEV, alors que le financement de ce pont est aujourd’hui à charge de l’Etat. Le communiqué de presse diffusé par le Grand Conseil le 24 mai dernier contient en outre une remarque incidente, mais lourde de menaces pour l’avenir des retraites des employés. Il relève en effet qu’une «modification fondamentale de la CPEV dans le sens d’une primauté des cotisations n’est pas possible à court terme» : une façon de dire à demi-mot qu’elle pourrait l’être… à moyen terme.

Pour y faire obstacle, la poursuite de la mobilisation syndicale est nécessaire. Un premier pas dans ce sens, certes timide, car il n’a réuni qu’une centaine de personnes, a été fait par un rassemblement devant le Grand Conseil le mardi 4 juin.

 

Hadrien Buclin