Festival International de Films de Fribourg: sabor latino...

Festival International de Films de Fribourg: sabor latino…

Des 84 films présentés à la 17e édition du Festival International de Films de Fribourg (FIFF), 18 seront latino-américains. Changeant la tendance des deux éditions antérieures où le cinéma asiatique prévalait, la dix-septième édition comportera surtout une saveur latino-américaine. Six des onze films qui seront en compétition à Fribourg du 16 au 23 mars viennent d’Amérique Latine. Quatre sont argentins et deux brésiliens, a confirmé Martial Knaebel, directeur artistique du FIFF.


«Caja negra» (Boîte noire) de Luis Ortega; «Historias mínimas» (Histoires minimes) de Carlos Sorín; le favori «Lugares comunes» (Lieux communs) d’Adolfo Aristarain et «Potestad» de Luis D’Angiolillo sont issus du nouveau cinéma de Buenos Aires. «Hubo una vez dos veranos» (Il y a eu deux étés) de Jorge Furtado et «Los narradores de Javé» (Les narrateurs de Javé) d’Eliane Caffé viennent d’un Brésil cinématographiquement exultant.


«Cette séletion est le résultat d’une importante offre d’excellents films de ce continent que nous avons reçue ces derniers mois. Ce n’est en rien une autocritique ou un rééquilibrage par rapport à la forte présence asiatique des dernières éditions», a expliqué Martial Knaebel en interview exclusive.


Un aspect marquant qui définit cette édition du FIFF est la «confluence des nécessités autour de l’image. La nécessité du réalisateur pour présenter son œuvre; la nécessité des peuples du Sud de se faire entendre et la nécessité du peuple suisse, européen, de regarder un certain genre de films», explique Knaebel.


La crise économique en Argentine et dans beaucoup d’autres pays du continent; les tensions particulières au Venezuela; la nouvelle situation politique au Brésil après l’arrivée au pouvoir de Luis Inácio Lula da Silva; un nouvel essor des mouvements sociaux dans certaines régions d’Amérique Latine marquent «ce jeu des nécessités et expliquent d’une certaine façon la forte présence de l’image de ce continent dans cette édition», souligne-t-il.

Derrière chaque image, les hommes

L’intérêt particulier de cette nouvelle édition du FIFF – qui espère dépasser les 25 mille spectateurs en sept jours – est donné par une conjoncture internationale très complexe où les sirènes de la guerre retentissent fortement et augmentent l’inquiétude planétaire, affirme le directeur artistique de Fribourg.


Cette immense inquiétude que vit le monde entier en ce moment historique trouve à Fribourg une réponse humaine. «Les hommes sont au centre et les images que nous présentons, et qui font l’essence de notre festival, sont celles d’êtres humains entrelacés. Il n’y a pas de société homogène. On veut que cela se voie», insiste Martial Knaebel.


Une large sélection de 84 productions africaines, asiatiques et latino-américaines – ainsi que quelques européennes – seront exhibées à Fribourg. Les différents jury – celui du Grand Prix; le prix œcuménique; celui de la presse politique; celui des jeunes qui décerne le prix E-CHANGER etc. – devront trancher sur onze thèmes.


La compétition documentaire réunira une dizaine de productions parmi lesquelles l’uruguayenne «Aparte» (A part); l’argentine «Raymundo» et la mexicaine «Señorita extraviada» (Demoiselle perdue).


Les autres points forts de cette édition seront une rétrospective sur les comédies musicales dans le cinéma du Sud, des regards croisés sur le cinéma asiatique et européen et quatre séminaires publics animés par des réalisateurs venus pour le festival.


Sergio FERRARI

Traduction: Catalina POZO