Accueil parascolaire et préscolaire
Accueil parascolaire et préscolaire : Toujours la galère
A la veille de la nouvelle année scolaire, de nombreuses familles se trouvent une nouvelle fois sans solution d’accueil extrascolaire pour leurs enfants, pourtant obligatoirement scolarisés dès 4 ans.
La situation n’est pas meilleure pour les enfants en bas âge : les jeunes parents peinent partout à trouver une place en crèche, surtout pour leur premier bébé. Les listes d’attente continuent à s’allonger, mais déjà les élu·e·s semblent oublier leurs récentes promesses faites dans le cadre des élections cantonales lors du débat public organisé le 9 mars par la Marche mondiale des femmes, l’ADF et les femmes des syndicats.
Entrée en vigueur le 1er janvier 2012, la nouvelle loi sur l’accueil des enfants (LAE) a dès le départ été conçue de façon trop restrictive. Alors que cette loi a notamment pour but de « développer l’accueil extrafamilial des enfants de leur naissance jusqu’à la fin du second cycle scolaire » et de « garantir la qualité et l’universalité de l’accueil extrafamilial » (art. 1, lettres a et b), elle ne prévoit un taux de couverture que de 30 % des besoins pour les crèches et de 15 % pour l’accueil parascolaire (art. 1, lettre d) tout en encourageant (chose louable) « l’accueil extrascolaire d’enfants à besoins spécifiques et la garde d’enfants malades » (art. 1, lettre e).
La raison ? comme toujours : l’argent, nerf de la guerre… Le mode de financement de l’accueil extrafamilial étant assuré « par l’Etat, les communes, les employeurs et les représentants légaux », il fallait d’emblée trouver un compromis (à la baisse), susceptible d’être accepté par les employeurs…
Force est de constater que même dans les communes qui disent avoir déjà atteint l’objectif fixé par la loi, l’offre s’avère toujours insuffisante. C’est notamment le cas de la commune de Neuchâtel où de nombreux parents ont reçu une réponse négative à leurs demandes de garde extrascolaire. C’est pourquoi solidaritéS demandera au Conseil d’Etat (majorité de gauche) d’évaluer rapidement les effets de la LAE, afin de déterminer les futurs ajustements. Il s’agira aussi de savoir ce que les représentant·e·s de l’Etat défendent au sein du conseil de gestion du fonds créé pour l’accueil préscolaire et parascolaire et quelles démarches sont faites auprès des autres employeurs pour améliorer l’offre ? Concrètement, le Conseil d’Etat proposera-t-il une augmentation du budget pour créer davantage de places et améliorer l’accès aux structures d’accueil extrafamiliales ? Et répondra–t-il favorablement à la mise en place d’une CCT dans les crèches et structures d’accueil comme le demandent les employé·e·s ? Avec un Grand Conseil (majorité à droite), le Conseil d’Etat ne s’engagera sans doute pas dans cette voie, du moins pas spontanément…
Marianne Ebel