Mamans de jour

Mamans de jour : Sur proposition d'EAG le municipal de la ville refuse le dumping salarial

Est-il décent pour une collectivité publique de mettre en place une structure de coordination pour accroître le nombre de ses places de garde de la petite enfance, tout en payant les accueillantes familiales au lance-pierre ?

Est-il digne de prétexter une volonté de les tirer du travail au noir en leur faisant signer un contrat de travail stipulant un horaire de travail de 7 h du matin à 19 h pour 4,17 francs de l’heure par enfant, sachant que le maximum horaire brut qui peut être gagné par les rares personnes recevant l’autorisation de garder 4 enfants est de 16,68 fr. de l’heure, soit 3336 fr. bruts par mois pour 50 heures par semaine ? La plupart de ces « accueillantes familiales », recrutées en l’occurrence par la Ville de Genève, sont rémunérées entre 834 francs bruts par mois et 2502 francs bruts pour un temps plus que plein.

Quand on s’est prononcé com­me les Verts pour un salaire minimum à 4000 francs et qu’on se veut féministe, les propositions salariales de Madame Esther Alder ont de quoi étonner. A moins que la magistrate en question ait simplement un peu de mal à passer de la théorie à la pratique, auquel cas nous avons cherché à l’aider.

En effet, dans le cadre du vote d’une motion qui enfonçait une porte ouverte, puisque demandant la création d’une structure de coordination pour mamans de jour déjà mise en place, les élues au Conseil municipal de solidaritéS, Maria Pérez et Brigitte Studer, membres du groupe EAG, ont proposé un amendement demandant une revalorisation de ces salaires indignes, ainsi que le début d’une négociation syndicale pour l’établissement d’une CTT.

A la surprise de certain·e·s, ces deux points ont été acceptés. Plus précisément, le plénum a demandé à la magistrate d’adopter un salaire fixe minimum de 10 francs de l’heure, auquel s’ajouteraient 4,17 francs de l’heure par enfant, portant ainsi le minimum offert par la Ville à 14,17 fr./h pour un enfant, 18,34 fr./h pour deux enfants et ainsi de suite. Ce socle minimum, sans être la panacée, offre une amélioration sensible pour les travailleuses concernées.

Il ne nous reste plus qu’à espérer que Mme Alder ait entendu le plénum et que cette motion soit suivie d’effets dès le prochain budget en décembre. Cela éviterait que la Conseillère administrative base sa campagne pour les municipales de mai 2015 sur le bilan d’une politique Petite Enfance qui se serait faite sur le dos de femmes, souvent migrantes et peu formées. 

 

Maria Pérez