Fonds pour l'insertion professionnelle

Fonds pour l'insertion professionnelle : Projet de loi enterré

Voilà le dernier épisode d’un long serpent de mer 1, et le problème reste entier, et non résolu. Ainsi travaillent nos autorités politiques. Déposé une première fois en 2005 par solidaritéS, ce projet, maltraité dans les méandres de la commission législative du Grand Conseil, a été retiré en 2007 pour réapparaître sous une forme semblable devant le parlement en 2009, qui cette fois le renvoya dans une commission « ad hoc » où il « évoluera » durant près de 4 ans, avant de revenir sous une nouvelle forme devant un parlement, qui entre-temps aura viré à droite.

SolidaritéS proposait avec ce projet de loi que toute personne en fin de droit, comme celle cherchant à sortir de l’aide sociale ou à ne pas y entrer, bénéficie d’un droit à une formation, un stage ou un emploi, rémunérés aux conditions usuelles du marché du travail. Rien de révolutionnaire. Juste une idée pour aider les plus dé­mu­ni·e·s, qui le souhaitent, à sortir de l’impasse dans laquelle ils·elles se trouvent.

Que le nombre de personnes ayant besoin de l’aide sociale pour vivre n’arrête pas d’augmenter dans le canton de Neuchâtel ne semble pas inquiéter Madame Haenny et ses acolytes : «enterrons et passons aux choses sérieuses»

Le nouveau Conseil d’Etat (majorité dite de gauche plurielle) n’a pas jugé bon de revoir la position du Conseil d’Etat sortant (majorité de droite) qui signait le rapport et combattait le projet. Il s’est contenté de redire – comme le précédent Conseil d’Etat le martelait toujours avec force – que la lutte contre le chômage reste une priorité (sic !), et qu’il faut urgemment trouver une solution à l’aide sociale dont le budget explose. Langue de bois. Combien de temps faudra-t-il encore pour s’en sortir ?

Pour nous, c’est une affaire sérieuse, et notre combat pour l’insertion professionnelle ne s’arrêtera pas là. Le parti socialiste – qui s’était engagé en 2005 par la voix de Karakash lors d’une conférence de presse commune avec solidaritéS à soutenir ce projet de loi qu’il a aidé à enterrer en 2013 (comme Conseiller d’Etat en charge de ce dossier !) – sera-t-il partie prenante d’une initiative cantonale pour relancer l’affaire ? L’avenir nous le dira.

 

Marianne Ebel