La CCT de la santé bientôt renégociée (à la baisse?)

Un article consacré à la grève de La Providence (fin novembre 2012–mars 2013) constatait que l’arrivée du groupe Genolier dans le secteur hospitalier neuchâtelois équivalait à l’irruption impromptue d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Sept mois après la fin du mouvement, un vase précieux pourrait bien subir de sérieux dégâts : la convention collective de la santé (CCT-santé 21), pour le maintien de laquelle les grévistes avaient courageusement lutté durant plusieurs mois.

 

Dans un entretien publié par le journal Le Courrier (20.9.2013), le gouvernement neuchâtelois annonce la couleur. Titre de l’article : «Laurent Kurth veut économiser sur les salaires». Paragraphe introductif : «Le ministre socialiste des Finances et de la Santé souhaite concentrer les missions de gériatrie et renégocier la CCT, qui vient pourtant d’être reconduite pour quatre ans».

Le but de l’exercice consiste à «négocier une nouvelle convention collective avec les partenaires sociaux, idéalement pour le 1er janvier 2015, avec comme cadre financier des progressions de charges salariales ne dépassant pas 0,5%». Pour convaincre lesdits « partenaires sociaux » de renégocier avant l’échéance ordinaire de 2016, le premier ministre des finances «a calculé le budget des institutions pour 2014 et 2015 sur la base d’un blocage salarial qu’on est prêt à supprimer si une nouvelle CCT est négociée. En cas de refus, le budget sera calculé de la même manière et il faudra trouver des économies ailleurs»

Pour Laurent Kurth, la CCT-santé 21 (renégociée) devrait avoir force obligatoire. Or, il oublie un détail important : la présence d’un acteur privé de poids (le groupe Genolier) dans le secteur hospitalier risque d’influencer les résultats de la négociation à venir : souvenons-nous que les dirigeants de Genolier ont déclaré, avant même le rachat de La Providence, vouloir «casser la CCT-santé 21» et imposer leurs conceptions de gestion aux pouvoirs politiques. Par conséquent, seule une résistance des employé·e·s de tout le secteur de la santé peut arrêter la marche à la dégradation des conditions de travail. 

 

Hans-Peter Renk

 

 

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À lire

 

La revue INPRECOR (www.inprecor.org) – éditée à Paris sous la responsabilité du Bureau exécutif de la IVe Internationale – vient de publier deux articles consacrés à la grève de La Providence. Le premier, dans le nº 595/596 (juillet-août 2013), relate l’histoire de ce mouvement. Le deuxième, dans le nº 597 (septembre 2013) signale des articles parus dans des journaux suisses. hpr

 

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