24 novembre

24 novembre : Oui à une médecine de proximité

Parce que la santé n’est pas une marchandise, mais un droit constitutionnel et un service public qui doit être à disposition de toute la population sans distinction, solidaritéS invite les citoyen·ne·s neuchâtelois·e·s à soutenir la médecine de proximité et à s’opposer au référendum des officines libérales qui militent pour la privatisation des structures hospitalières du canton.

 

Hôpital neuchâtelois (HNe), autonomisé en 2005, connaît depuis lors des turbulences multiples et des fermetures de services, qui ont déjà entraîné une perte de la proximité des soins et une dégradation de l’accueil des malades. Si 2012 et 2013 avaient vu la Providence être cédée aux mains privées du groupe Genolier, privatisation ayant entraîné une grève de très longue durée, 2014 risque d’être l’année où nous enterrerons la CCTsanté21 en compagnie d’un Conseil d’Etat à majorité socialiste, comme en témoignent les récentes annonces de Laurent Kurth, responsable du dicastère. Le pire est donc encore à venir, à moins de se donner, enfin, les moyens de l’éviter.

solidaritéS s’engage depuis toujours pour le maintien de soins de proximité, avec un service d’urgence fonctionnant 24 h/24, une maternité et un bloc opératoire dans au moins 3 régions du canton, les opérations complexes nécessitant des investissements lourds étant naturellement concentrés, soit dans le canton, soit ailleurs en Suisse. Et nous n’avons jamais cessé de défendre cette vision face à toutes les manœuvres de dilution et les pressions que les milieux capitalistes ont exercé pour s’approprier les hôpitaux intégrés aux HNe (La Providence) ou les démanteler au bénéfice du Titanic en puissance incarné par l’Hôpital Pourtalès dans les plans libéraux des bénéficiaires de cette privatisation. Mais malheureusement, nous restons encore trop seuls dans cette lutte essentielle.

 

OUI à l’initiative « pour une médecine de proximité »

 

Aujourd’hui, seule cette initiative, initiée par les défenseurs de l’Hôpital du Val-de-Travers, et pour laquelle solidaritéS a récolté des signatures, maintient le principe du droit à des soins de proximité, accessibles sans discriminations sur 3 sites.

Les chances de cette initiative sont toutefois ténues, puisque le PSN, les Verts et oui, la droite, renoncent à la soutenir. Ce consensus politique, construit sur la base d’un pseudo-réalisme auquel nous ne souscrivons pas, oublie que le canton de Neuchâtel a connu il y a moins de 20 ans encore, six hôpitaux et six maternités, alors qu’il était plus pauvre qu’aujourd’hui. En votant OUI à l’initiative, les citoyen-ne-s de ce canton démontreront que la santé doit être accessible à tous, à traitement égal. 

 

Pour que l’Hôpital de La Chaux-de-Fonds survive :
OUI critique aux « options stratégiques complémentaires…»

 

Le non-dit ne masque absolument pas les envies des milieux libéraux d’un site unique Pourtalès-Genolier/ex Providence. Qu’on ne s’y trompe pas, la fermeture de l’Hôpital de La Chaux-de-Fonds est clairement visée par les défenseurs du référendum, alliés à Genolier, qui a racheté la Providence et qui a réussi à casser la CCTsanté21, sans se voir privé des missions hospitalières subventionnées par l’Etat !

Or les autorités politiques acquiescent avec complaisance à ce démantèlement programmé et abreuvé de discours manipulatoires sur les coûts excessifs de la santé, les privilèges indus des milieux hospitaliers ou les prétendus bienfaits du site unique. Au bout du compte, ce sont les ci­toyen·ne·s de ce canton qui paieront la facture des privatisations et fermetures en cours.

Face au risque de que le référendum des radicaux l’emporte contre le décret « portant approbation des options stratégiques complémentaires définies par le Conseil d’Etat pour l’Etablissement hospitalier multisite cantonal à l’horizon 2017 », solidaritéS appelle, malgré ses critiques et réserves, à voter OUI à ce décret, car il en va de la survie de l’Hôpital du haut ! 

 

Camille Jean Pellaux

 

 

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HNE : UN FILM ÉDIFIANT !

 

Le comité « Le Haut Veut Vivre » a réalisé une enquête édifiante et riche d’enseignement sur l’évolution du secteur hospitalier dans le canton. A voir absolument par le lien suivant : www.youtube.com/watch?v=FXaCDW2CPXk. D’autre part, le 7 novembre prochain, solidaritéS vous invite cordialement au café-politique intitulé Neuchâtel, politique de santé publique : des soins de proximité, c’est trop demander ? avec le Dr Jean-François Boudry et Marianne Ebel (voir agenda page 20). CJP

 

 

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CNP : UNE AUTRE CENTRALISATION DÉFAILLANTE

 

Né en 2009 de la volonté d’autonomisation des autorités politiques, le Centre neuchâtelois de psychiatrie (CNP) est aussi défaillant que les plans libéraux de centralisation voulus pour HNe. Des lettres anonymes et des témoignages sont parvenus au journal L’Express (éd. du 19 octobre), qui dénoncent une dégradation progressive des rapports hiérarchiques, due à la fusion entre le centre de Perreux et celui de Préfargier, et plus grave, la qualité des soins aux patients et les moyens octroyés par l’Etat à la bonne gestion du centre. Patients et employés se rejoignent sur les critiques : manque de suivi des patients, médicamentation excessive et raccourcissement drastique des durées de séjour (de 60 à 28 jours). Mais on frise la négligence en apprenant qu’une partie des médecins ne maitrise pas la langue! Dans un domaine où la parole est si utile au traitement et à la guérison, on comprend pourquoi les séjours des patients ne durent guère.  CJP