Brésil

Brésil : Supporters du monde entier unissez-vous!

Mardi 27 mai, une cinquantaine de personnes ont assisté, à Lausanne, à l’allocution de Dirceu Travesso venu spécialement du Brésil pour une tournée de conférences en Suisse. Organisée par le MPS et soutenue par solidaritéS et la Gauche Anticapitaliste, cette soirée a pu mettre en lumière la situation des mouvements sociaux brésiliens à quelques jours de la Coupe du monde de football.

Membre du syndicat Conlutas et représentant de l’Espace unitaire d’action brésilien (qui aura pour but de coordonner les mobilisations durant la Coupe du monde), Dirceu Travesso a présenté les différentes luttes syndicales et sociales dont a été théâtre le Brésil ces derniers mois.

La conférence a permis de rappeler les coûts faramineux que le Brésil doit supporter pour satisfaire aux luxueuses exigences de la FIFA. Les 4,5 milliards de francs suisses initialement prévus sont ainsi passés à plus de 12 milliards. Alors que la population brésilienne réclamait des écoles, des hôpitaux et des transports publics de qualité, elle devra se contenter d’opulents stades de football. Ces mêmes stades où l’on compte parmi les ouvriers déjà une centaine de blessés, dont neuf mortellement, victimes de la cadence effrénée des délais de construction.

A côté de ces stades flambants neufs, le gouvernement du parti travailliste de Dilma Rousseff n’a pas hésité à abattre des favelas entières pour dissimuler la pauvreté hors des projecteurs. Enfin, la palme du cynisme reviendra, sans conteste à Michel Platini (patron de l’UEFA) qui, le mois dernier, a demandé aux Brésiliens : «Faites un effort pendant un mois, calmez-vous!». Traduisez : ne revendiquez plus vos droits sociaux?; ne manifestez plus?; laissez-nous faire notre business !

Dans l’attente d’un « printemps brésilien », il nous faudra focaliser notre attention en dehors des stades de football pour être prêt à mener des actions de solidarité internationale avec le peuple brésilien en lutte. Pour rappel, le siège de la FIFA se situe à Zürich.

 

Jorge Lemos