Souvenirs, souvenirs
Lors de la session du Conseil général, le 21 avril, et lors d’un entretien avec une télévision régionale, le conseiller communal Théo Huguenin-Elie (PSN) a reconnu que les problèmes du budget chaux-de-fonnier n’étaient pas dus aux seules erreurs comptables de l’ex-titulaire des finances, Pierre-André Monnard. « En l’espace de trois ans, la Métropole horlogère a vu ses recettes fiscales diminuer de 10 millions de francs. Cette baisse est à chercher principalement au niveau de l’impôt sur les personnes morales » (L’Impartial, 22.4.2015).
Or, ce phénomène ne tombe pas du ciel, mais d’une baisse de la fiscalité des entreprises neuchâteloises : une loi – prônée par le conseiller d’Etat Jean Studer et acceptée en septembre 2010 par le parlement – a diminué de 10 % à 5 % l’imposition de leurs bénéfices. Malheureusement, un référendum, lancé notamment par solidaritéS, échoua en juin 2011.
Les autorités ont alors vanté « le succès d’une réforme fiscale, favorable aux entreprises et au canton » : les entreprises exemptées payaient maintenant des impôts. Mais la seule abolition des exemptions fiscales aurait rapporté des ressources supplémentaires bien plus importante et enlevé au Conseil d’Etat et à son Premier ministre des finances toute justification à leur politique austéritaire !
Or, La Chaux-de-Fonds comptait peu d’entreprises exemptées par la Loi sur la promotion économique, concoctée en 1978 par le conseiller d’Etat René Meylan (PSN). Les entreprises chaux-de-fonnières ont vu leurs impôts baisser de moitié et les recettes de la Ville ont diminué en conséquence.
Un mot, pour conclure, à M. Huguenin-Elie, puisque je le trouve sous ma plume. Se rappelle-t-il ce soir du début 2011 où, avec une persévérance digne d’une meilleure cause, il défendait – en partenariat avec le président de la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie – la contre-réforme fiscale contre Marianne Ebel (solidaritéS) et Olivier Longchamp (Déclaration de Berne) ? A lire ses propos actuels, c’est devant son œuvre que Théo Huguenin-Elie frémit…
Hans-Peter Renk