Livres en lutte

Carola Togni

Le genre du chômage. Assurance chômage et division sexuée du travail en Suisse (1924-1982)

Lausanne, Antipodes, 2015

 

En Suisse, comme dans la plupart des autres pays, les femmes sont sur-représentées parmi les personnes à la recherche d’un emploi. Ells sont pourtant moins nombreuses à faire une demande d’indemnisation auprès de l’assurance chômage. L’auteure montre comment l’assurance chômage se construit historiquement en outil de gestion sexuée du chômage et de l’emploi. Elle amène ainsi un éclairage nouveau autour de l’histoire de l’État social suisse, en soulignant comment l’assurance chômage a contribué à stratifier le marché du travail sur la base de critères de sexe, d’état civil, d’âge, de nationalité et de permis de séjour.

 

 

Grégory Chambat

Pédagogie et révolution. Questions de classe et (re)lectures pédagogiques.

Paris, Libertalia, 2015

 

De Francisco Ferrer à Jacques Rancière, en passant par Célestin Freinet, Paulo Freire ou Ivan Illich, ce recueil de chroniques publiées dans la revue N’Autre école esquisse le bilan d’un siècle de pratiques et de luttes pour une éducation réellement émancipatrice. Ce parcours pédagogique emprunte également des chemins oubliés ou plus inattendus : l’apport du syndicalisme révolutionnaire ou l’œuvre éducative de la révolution libertaire espagnole.

 

 

Etienne Balibar,

M.-C. Caloz-Tschopp,

A. Insel, A. Tosel

Violence, civilité,?révolution. ?Autour d’Etienne Balibar

Paris, La Dispute, 2015

 

La violence, y compris quand elle se veut révolutionnaire, n’est pas un simple instrument au service de la politique, susceptible de produire des effets positifs ou négatifs selon les circonstances. Quand elle se transforme, comme dans le capitalisme, en violence extrême, elle met en péril toute possibilité de résistance et devient le problème que la politique doit résoudre. À quels projets révolutionnaires pour le présent et l’avenir est-il encore possible de rêver, d’œuvrer quand on prend en charge les questions de la violence et de la civilité ?

 

 

Revue du Crieur Nº 1

Paris, Mediapart et La Découverte, juin 2015

 

Mediapart et La Découverte ont décidé de s’associer pour créer une revue ambitieuse et novatrice destinée à un large lectorat. Si son nom sonne comme une évidence – les deux « maisons » ont un « crieur » de journaux pour logo –, sa ligne s’est, elle aussi, imposée par leurs forces complémentaires : le journalisme d’investigation et l’édition d’idées engagée.

L’enjeu est de taille : désenclaver les domaines de la pensée et de la culture et faire de la revue le lieu central d’un journalisme d’idées, proposant une vulgarisation de qualité. Mais il s’agit aussi, comme son nom même de « revue » le revendique, d’assumer une certaine filiation intellectuelle. Autrement dit : rendre vivantes et accessibles des idées qui nous concernent tous, sans en rabattre sur l’exigence du contenu.