Musée d'Art et d'Histoire

Musée d'Art et d'Histoire : Une alternative crédible est à portée de main

A deux semaines du scrutin sur le projet Nouvel-Gandur pour le Musée d’art et d’histoire (MAH) nous avons posé trois questions à notre camarade Tobia Schnebli, chef de groupe d’Ensemble à Gauche au Conseil municipal, dont nombre de membres – nos camarades Maria Pérez et Morten Gisselbaek notamment – sont engagés à fond dans la campagne.

Comment se passe la campagne contre ce projet de privatisation du MAH?

Tobia Schnebli Elle est vive! C’est l’objet qui polarise le plus l’attention à Genève, sans doute parce qu’il combine des enjeux concrets et matériels immédiats sur le bâtiment et la politique muséale et culturelle, avec des aspects d’une portée générale et brûlante. Ceux-ci concernent l’acceptation ou non d’une soumission aveugle au capitalisme offshore le plus éhonté et discutable, via un «partenariat» public-privé qui spoliera les capacités politiques et financières de la collectivité publique. La génuflexion honteuse d’une majorité du PS (prête aujourd’hui à confier les clés du Musée à un exilé fiscal dans le cadre d’un accord douteux et probablement illégal) qui entraîne des charges massives pour la Ville dans la durée, doit être combattue avec la dernière énergie si on veut voir la Ville de Genève mener une politique de gauche, non seulement en matière culturelle, mais dans tous les domaines.

 

 

Quel résultat prévois-tu?

Rien n’est encore joué. Les partisan·ne·s du projet déversent des flots d’argent dans la campagne et jouent un jeu discutable, par exemple en diffusant abusivement leur matériel dans les musées, salles de spectacle et même dans les piscines municipales ou en appelant à l’ingérence inacceptable du Conseil d’Etat dans un débat communal.

Mais avec l’engagement militant de chacun·e, auquel j’appelle ici, on peut gagner! L’aboutissement massif des référendums municipaux contre les coupes budgétaires dans la culture et le social est un signe encourageant. Les milieux de la culture indépendante, mobilisés aujourd’hui, ne comprennent en effet pas qu’on rabote de manière mesquine toutes leurs subventions pour déverser des millions dans un projet aussi pharaonique et coûteux que le MAH-Nouvel-Gandur.

 

 

Quel est le «plan B» en cas de victoire du non ce 28 février?

On s’engage à mettre rapidement sur le métier un programme de rénovation par étapes du MAH. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de rénover le musée. Il faut une concertation avec tous les milieux concernés pour fixer le programme d’un concours pour une restauration avec augmentation significative des surfaces d’exposition. Les milieux de défense du patrimoine acceptent qu’on augmente les surfaces d’exposition dans les étages sous-sol et sous la cour du bâtiment actuel et ils sont favorables à la couverture de la cour avec une verrière.

Nous-mêmes, les défenseurs de la primauté absolue du public dans la politique culturelle, nous acceptons les apports de vrais mécènes privés, pour autant qu’ils ne conditionnent pas la politique muséale via des pseudo «partenariats» avec la collectivité et qu’aucun de ces mécènes ne s’arroge un rôle privilégié ou exclusif en tant que «partenaire» du MAH. En même temps cette concertation initiale doit permettre aussi de fixer un cadre acceptable au projet scientifique et culturel du MAH.

Propos recueillis par notre rédaction