La fin des mesures d'insertion professionnelle

Fini le temps où on voulait nous faire croire que la baisse d’imposition des entreprises allait faire le bonheur de tout le monde. Maintenant que les actionnaires ont obtenu ce qu’ils voulaient, l’Etat nous tient un autre langage. Voilà que c’est au tour des mesures d’insertion professionnelle (MIP) de passer sous le rouleau compresseur des économies.

Instaurées à l’origine par Pierre Dubois (Conseiller d’Etat PS de 1980 à 1997) pour éviter aux chômeuses et chômeurs en fin de droits de tomber à l’aide sociale, elles ont beaucoup évolué. En 2011, la révision de l’assurance chômage a supprimé la possibilité pour les emplois aidés par l’Etat de donner lieu à des indemnités de chômage. Du coup, les MIP ont perdu beaucoup de leur intérêt. C’était la première atteinte grave à ces mesures.

Un enterrement de 1re classe

Aujourd’hui, ces mesures d’insertion professionnelle sont rémunérées à hauteur de 3000.– mensuels (un peu plus que l’aide sociale) pour une durée de quatre mois (cela a concerné 400 personnes en 2014). En supprimant leur rémunération, le Conseil d’Etat enterre les MIP et pour consolation, il fait miroiter de nouvelles mesures d’intégration qui elles… ne donneront pas droit à rémunération!

Economie attendue: 700 000.– pour les communes et un million pour le canton, nous dit-on. Belle illusion, car les personnes qui bénéficiaient des MIP vont devoir se tourner vers l’aide sociale, et qui payera sinon les communes et le canton? Le Conseil d’Etat, spécialiste des tours de passe-passe, sait parfaitement que ces économies annoncées sont de la poudre aux yeux.

L’insertion professionnelle des personnes en fin de droit chômage est un problème complexe qui n’a pas qu’une solution valable pour tout le monde. Les MIP pourraient rester un bon outil si elles bénéficiaient d’un meilleur suivi pour les centrer sur la réinsertion professionnelle et moins sur les intérêts des institutions qui accueillent les chômeurs·euses placés.

Henri Vuilliomenet