Neuchâtel
Neuchâtel : La mobilisation paye!
Après quatre jours de grève en novembre, les enseignant·e·s neuchâtelois·e·s ont suspendu jusqu’à nouvel avis les mesures de luttes en échange de 7 mesures concrètes qui visent à améliorer les conditions de travail rapidement. Un succès modeste à la hauteur de la situation neuchâteloise actuelle, accompagné d’un soutien populaire relativement large.
La lutte des enseignant·e·s pour leurs conditions de travail et contre la grille salariale (voir solidaritéS nº 297) a été exemplaire sous bien des aspects: mobilisations larges (plus de mille personnes au Château le 24 novembre), AG qui vote la grève bien suivie avec presque 500 personnes, actions nombreuses, fraîches et didactiques, réactivation d’un Comité de crise… Autant d’instruments que l’on ne peut connaître qu’en les pratiquant et en les cultivant avec solidarité et politisation.
Des concessions relativement faibles
Jeudi 24 novembre, lors de la manifestation d’enseignant·e·s très fréquentée, Mme Maire-Hefti, Conseillère d’Etat PS en charge de l’éducation, effleure la rupture de collégialité en argumentant n’avoir aucune marge de manœuvre sur la grille salariale de « ses » enseignant·e·s… A cette fin de non recevoir sur la grille, il faut opposer certains acquis obtenus dont une heure de décharge pour le primaire (3–6 Harmos), une extension des décharges pour raisons d’âge au personnel à temps partiel, l’octroi de l’échelon (habituellement sucré par les budgets successifs) et une participation paritaire à la commission d’évaluation des fonctions enseignantes.
Les syndicats s’opposent toujours à la grille salariale, qui entrera tout de même en vigueur en 2017, puisqu’ils ont suspendu les mesures de lutte. Les mesures du Conseil d’Etat sont de petites améliorations acceptées par les enseignant·e·s face à une négociation dure, « à prendre ou à laisser », alors que le mouvement pouvait s’essouffler (notamment pour des raisons financières) et que les revendications incluaient justement autant la question de l’environnement de travail que du salaire.
Un sombre budget s’annonce malgré cette lutte
Les diminutions de salaire qui affecteront l’école touchent aussi l’administration avec 1h d’augmentation du temps de travail hebdomadaire. Et la population subira les coupes dans les subsides. Cette politique budgétaire qui prend aux salarié·e·s pour donner aux entreprises remonte notamment à la RIE cantonale toujours violemment défendue par la droite du PS. La majorité populaire neuchâteloise vote à gauche pour améliorer les conditions de vie et diminuer le temps de travail, pas l’inverse!
Dimitri Paratte