Féminin-Masculin

Féminin-Masculin : «T'as vu comme tu t'habilles aussi?»

Suite à une campagne initiée par StopharcèlementNE, un collectif de militant·e·s né en mars 2016 dans la foulée d’un atelier de formation de solidaritéS, un projet d’arrêté relatif au harcèlement de rue sera présenté lundi 13 mars au Conseil général par Marion Zwygart, nouvelle élue de solidaritéS.

Capture d’écran du clip réalisé par STOPHarcèlementNE

Les victimes  du harcèlement de rue sont de plus en plus nombreuses à oser s’élever contre cette violence insidieuse, quotidienne, trop longtemps banalisée. Combien de femmes et de personnes LGBTIQ auront-elles, des décennies durant, subi des interpellations et sifflements déplacés et auront-elles été suivies, harcelées avant d’oser dire «Stop, ça suffit, nous avons le droit de marcher dans les rues de nos villes ou villages, à toute heure, sans être importunées».

Depuis quelques temps des femmes protestent dans le monde entier contre le harcèlement qu’on leur impose:

«Lorsqu’ils s’habillent le matin, les hommes ne se disent pas qu’ils ne vont pas porter tel ou tel vêtement parce qu’ils risquent de se faire harceler […] Ils choisissent ce qu’ils veulent: un short, un pantalon, un tee-shirt moulant. Nous, si nous devons prendre le métro ou le bus, nous nous disons: ‹ Il vaut mieux que je ne porte pas cette robe parce qu’on va m’importuner › » dénonce ce groupe de 4 filles – Las Morras – qui a tourné une vidéo pour montrer à quoi ressemble le harcèlement de rue à Mexico (1,4 millions de vues sur Youtube en 9 mois). Elles ont été menacées de mort pour avoir osé dénoncer ce machisme ordinaire.

A Neuchâtel, nous n’en sommes pas là. Mais la récente émission de « Vacarme » sur la RTS à laquelle participaient aussi des militantes de STOPHarcèlementNE témoigne de façon éloquente que le harcèlement est aussi bien présent dans nos rues. La proposition du groupe PopVertsSol qui sera présentée au Conseil général par Marion Zwygart a été élaborée en collaboration avec le collectif STOPHarcèlementNE qui, dès son premier flyer, insistait sur la nécessité de sensibiliser les autorités politiques à ce sujet, parce que «cette pratique entrave l’accès à l’espace public pour toute une partie de la population».

L’accent sera mis par le groupe PopVertSol sur une série de mesures concrètes, toutes centrées sur la sensibilisation de la population et la prévention du harcèlement de rue, ce qui passe aussi par la formation des personnes qui, dans la Commune, ont un rôle éducatif ou de maintien de l’ordre public à jouer. Si la proposition est acceptée par le Conseil général de la Ville de Neuchâtel, le collectif STOPHarcèlemenNE disposera d’une base légale utile pour les futures actions de sensibilisation qu’il a d’ores et déjà prévu de poursuivre.

Marianne Ebel