Elections cantonales

Elections cantonales : Ensemble à Gauche, pour changer la donne

Aux côtés du POP vaudois et de Décroissance-Alternatives, solidaritéS se présente aux élections cantonales vaudoises sous la bannière Ensemble à Gauche. Au Grand Conseil, la coalition sera présente dans les arrondissements de Lausanne, de l’Ouest-lausannois, de la Riviera, du Chablais et de Lavaux-Oron. Au Conseil d’Etat, nos candidat·e·s sont Hadrien Buclin de solidaritéS, Céline Misiego du POP et Yvan Luccarini de Décroissance-Alternatives. Trois questions à Hadrien Buclin, notre candidat au gouvernement.

Dans les médias dominants, nous sommes présentés comme des candidat·e·s «figurants», en marge des candidatures des grands partis, PS, Verts, PLR et UDC. Que répondre à cette affirmation?

Face à un bilan gouvernemental assumé aussi bien par le PS et les Verts que par la droite libérale, il est indispensable de faire entendre une voix critique à gauche, qui défende avec détermination le camp des salarié·e·s. A l’heure où le consensus s’impose comme la marque de fabrique de la politique vaudoise, il s’agit aussi d’offrir aux électeurs·trices un véritable choix démocratique au premier tour de cette élection. Enfin, l’enjeu pour la gauche radicale est d’obtenir un groupe au Parlement vaudois – 5 élu·e·s ou plus – pour pouvoir y relayer les revendications portées par les mouvements sociaux, syndicaux, associatifs, qui se mobilisent autour de problématiques fondamentales comme les conditions de travail, la solidarité avec les migrant·e·s ou encore l’écologie.

L’éducation et la formation sont un thème important de la campagne, en lien avec le siège laissé vacant par la socialiste A.-C. Lyon. Qu’avons-nous à proposer en la matière?

En premier lieu, nous nous opposons à toute dégradation des conditions d’étude des élèves comme à toute péjoration des conditions de travail des enseignant·e·s. 18 élèves par classe à l’école obligatoire devrait être un maximum. En effet, plus les classes sont surchargées, plus les élèves en difficulté sont pénalisés. Cela va à l’encontre du principe essentiel de l’égalité des chances, par ailleurs loin d’être acquis dans les faits. La sélection des élèves par des notes doit aussi être atténuée et entreprise plus tard dans le cursus, afin d’éviter une trop forte pression sur les élèves et les parents, qui conduit à une école reproduisant les inégalités sociales.

Enfin, l’école doit rester protégée de l’emprise de l’économie privée: la priorité doit être donnée à la formation, à l’émancipation intellectuelle et au développement des capacités créatives des élèves au sens large, indépendamment des impératifs du marché du travail et de l’entreprise.

De même que nous défendons des retraites dignes et solidaires, en refusant le «Paquet Berset», nous nous sommes opposé·e·s à l’anticipation vaudoise de la RIE 3, deux positionnements qui nous opposent aux directions du PS et des Verts. La RIE 3 fédérale ayant été refusée par le peuple, quelles sont nos propositions pour la suite de ce projet?

L’acharnement du Conseil d’Etat à majorité PS/Verts à vouloir baisser massivement le taux d’imposition des entreprises n’est pas acceptable alors même que, le 12 février dernier, la population a envoyé un signal clair contre les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. Un gouvernement conséquent devrait geler son projet tant qu’un cadre fédéral n’est pas établi. S’agissant de la fixation du taux d’imposition cantonal, le critère doit être – une fois les statuts spéciaux supprimés – d’éviter toutes pertes de recettes pour l’Etat et les communes. Plus généralement, nous défendons un modèle fiscal davantage redistributif.

Cela passe premièrement par un taux d’impôt sur le bénéfice des entreprises progressif en fonction des profits accumulés, ainsi que la suppression des exonérations fiscales pour les multinationales. Par ailleurs, en ce qui concerne l’imposition des personnes physiques, nous demandons un allégement de la charge fiscale pour les bas et moyens revenus, entièrement compensé par une hausse du taux de taxation sur les hauts revenus.