En mouvement
En mouvement : Désexil - L'émancipation en acte
L’émancipation en acte
Début juin verra à Genève la clôture d’une démarche internationale de recherche philosophique « Repenser l’exil », dirigé par Marie-Claire Caloz-Tschopp dans le cadre d’un Programme du Collège International de Philosophie (Genève-Paris), qui s’est déroulé durant six ans entre la Suisse, le Chili et la Turquie. Organisé avec la volonté de construire un espace public en mouvement de la société civile, ce travail philosophique atypique a produit une somme impressionnante d’échanges et de réflexions entre universitaires, professionnel·le·s et militant·e·s à partir de la question « Serions-nous toutes, tous en train de devenir des exilé·e·s aujourd’hui! ». Se donner du temps, interroger les textes et nos pratiques diverses ensemble, librement, à partir de notre quotidien, universitaire ou non: alternant conférences et ateliers autour du thème central Exil/Violence/Désexil, ce programme de philosophie politique a invité les participant·e·s à mettre sur pied des groupes de lectures en dehors des temps forts de rencontres qui ont eu lieu à Genève, Lausanne, Concepcion ou Istanbul.
Pas besoin d’être universitaire ou philosophe pour participer avec profit à l’espace ouvert par cette université libre gratuite. « L’émancipation en acte, c’est ne déléguer à personne la liberté de penser pour nous » (Kant, Lumières). Tout n’est pas organisé au départ. Il en découle une approche « constructiviste » du savoir (Piaget) et des pédagogies « par le bas » (Freire), sans schémas tout faits. C’est un lieu où chacun·e vient dans une position de non-savoir et de non-pouvoir. Déplacer les questions, les habitudes, le regard pour retrouver la base de ce que Arendt nommait à une autre époque de crise majeure, le « droit d’avoir des droits » (M.-C. Caloz-Tschopp).
Ce colloque de synthèse, ouvert à tout le monde, commencera par quatre ateliers (1–2 juin):
- Le voyage de l’exil et du désexil. Qui est exilé·e, hier, aujourd’hui? Quels chemins dans les pratiques du desexil?
- Oser le désexil dans le travail et la vie sociale.
- Se réapproprier la liberté de penser. Décloisonner, décoloniser, déprovincialiser l’histoire et la philosophie.
- Les droits en exil. Retraites, travail, droits (sur)vie quotidienne, desexil.
La plénière du 3 juin s’articulera en deux temps: la matinée se déroulera autour d’une réflexion sur l’exil et les logiques sécuritaires, l’après-midi, en écho avec la journée internationale de la Marche mondiale des femmes pour la démilitarisation et la paix, sera introduite par Alessandra Ceregatti (MMF/Brésil) nous invitant à nous interroger sur nos pratiques collectives de résistances et de luttes (desexil).
Marianne Ebel
Programme & inscriptions: exil-ciph.com