Il faut en finir avec le racket de l'assurance maladie!

«Assuré·e·s, abusé·e·s: pas de profit sur notre santé!» Par ce slogan, plus de 1000 personnes ont scandé, lors de la manifestation du 18 novembre dernier, leur exaspération et leur colère face à l’augmentation constante des cotisations d’assurances maladie (LAMal).

Ce rassemblement a été convoqué à l’initiative de deux mères de famille indignées par le poids des cotisations d’assurance sur les budgets des ménages. Celles-ci, dès l’annonce des augmentations des cotisations pour l’année 2018, de l’ordre de 5,4 % en moyenne, ont créé un groupe Facebook, sous l’intitulé de LCAPAM (lutte contre l’augmentation des caisses maladie). Elles voulaient par ce biais partager leur révolte, tenter de rallier d’autres personnes à cette cause et recenser d’éventuels moyens d’agir. Parti de l’initiative de 2 personnes en septembre, le groupe comptait plus de 6000 personnes à la veille de la manifestation.

Un soutien marqué de solidaritéS

Parallèlement, ces deux femmes ont pris contact avec les partis représentés au Grand Conseil pour les associer à une réflexion sur les moyens à mettre en place pour lutter contre le dévoiement de l’assurance maladie. Tous les partis ont répondu présent lors de la première séance, mais rapidement seuls sont demeurés actifs dans cette démarche le Parti socialiste, les Verts et Ensemble à Gauche. Cependant, les absents n’ont pas manqué d’afficher une présence ostensible lors de la manifestation. Situation d’autant plus critiquable que ces groupes mènent depuis des années des politiques allant à l’encontre des intérêts des assuré·e·s et que solidaritéS a assuré l’essentiel du soutien logistique pour la tenue de cette manifestation.

Des réponses existent!

Si le groupe a considéré les deux initiatives fédérales en cours de signature comme méritant un soutien tout particulier, cette manifestation a été l’occasion pour Ensemble à Gauche de présenter ses solutions immédiates, afin de répondre à la situation qui se détériore d’année en année. D’un côté, l’initiative cantonale lancée avec les Verts et le Parti socialiste pour augmenter massivement les subsides d’assurance maladie notamment pour les familles ; de l’autre, le vote prochain sur notre initiative pour le remboursement des soins dentaires. Pourtant, ces solutions d’urgence ne nous économisent pas la protestation dans la rue.

Un système de santé dévoyé

Chaque année, l’annonce des augmentations des primes d’assurance provoque la grogne. En 2017 enfin, un mouvement social se crée pour agir contre un système d’assurance dévoyé. D’une LAMal, qu’on nous promettait solidaire, nous voilà confrontés à un système dont les cotisations augmentent régulièrement, alors que le catalogue de prestations remboursées se réduit. Pire, en raison de la cherté des primes et de l’obligation pour de nombreuses personnes d’opter pour des franchises élevées, afin de diminuer le coût de leur assurance, près de 20 % de la population en Suisse renonce à des soins pour des motifs financiers. L’assurance maladie est obligatoire depuis 1996. Dans les faits, seule demeure l’obligation de payer des cotisations d’assurance, pas le droit d’accéder à des soins. C’est inacceptable, cela confine au racket.

Un changement de cap nécessaire

Pénalisée par un système d’assurance sociale qui, de fait, a été privatisé, et des coûts de la santé dont la maîtrise lui échappe, la population doit aujourd’hui remettre en question fondamentalement le système de la LAMal. En votation, les genevois.es ont déjà indiqué leur préférence pour une caisse publique d’assurance maladie. Ils·elles n’ont pas été suivis par les autres cantons. Il faut donc travailler à la fois sur le plan cantonal pour renforcer la détermination de la population à changer le système, entretenir et développer le mouvement social qui s’amorce mais il faut aussi agir sur le plan fédéral, pour attaquer le cœur du système. Le groupe de travail LCAPAM a annoncé son intention de continuer à travailler sur ces perspectives. Ce n’est donc qu’un début, le combat doit se poursuivre. Ensemble à Gauche s’y emploiera!

Jocelyne Haller