Hôpital Riviera-Chablais

Hôpital Riviera-Chablais : Le traineau du Père Noël, c'est la grève

Le nouvel hôpital est un ouvrage immense dont le coût s’élève à 240 millions de francs. Plusieurs entreprises de la construction vont réaliser des bénéfices colossaux. Cela n’a pas empêché l’entreprise Thermex, sous-traitant du groupe Steiner, de ne pas payer depuis le mois de mai les frais de repas de plus d’une quinzaine d’ouvriers. Sans compter que ni leur indemnité de transports ni leur équipement de sécurité ne leur ont été défrayés, comme le prévoit pourtant la CCT.

Face à ce mépris, les ouvriers ont choisi la grève. Mardi matin, ils ont bloqué l’entrée des poids lourds, laissant de nombreux chauffeurs passer leur matinée au bistro du coin. Avec le soutien des secrétaires syndicaux d’UNIA Vaud, défiant le froid et la présence (discrète) de la police, ils étaient déterminés à défendre leur grève. Déclarée pour juste cause dès lors que leur employeur décide de bafouer la CCT. Comme nous l’a confié l’un d’entre eux «tout ce qu’on demande c’est notre argent, ils nous les doivent ces sous et en plus on en a besoin, c’est Noël».

Des militant·e·s de solidaritéS Vaud et des élues d’Ensemble à Gauche (EàG) étaient mardi matin présents au piquet de grève pour apporter leur soutien. En même temps, sous l’impulsion de notre député Jean-Michel Dolivo, l’immense majorité du Grand Conseil a voté pour une résolution qui demande que le «Conseil d’Etat mette tout en œuvre pour que soient respectées, sur le chantier de l’Hôpital Riviera-Chablais, les dispositions légales et conventionnelles de force obligatoire».

Mardi soir, la mobilisation des ouvriers a porté ses fruits. Devant les pertes engendrées par le blocage du chantier, Thermex a accepté de verser, rétroactivement et à l’avenir, les frais de repas (20.– par jour), Steiner SA se portant garant de ce paiement. Par ailleurs, les emplois des salariés temporaires sont garantis jusqu’au mois de mars. Toutes les menaces de poursuites pénales ou civiles envers UNIA et les ouvriers ont été abandonnées.

Dimitris Daskalakis