Personnel des soins à domicile sous pression

Le mardi 28 août, le quotidien 24Heures relatait le ras-le-bol de quatre employées d’un Centre Médico-Social (CMS) du centre-ville de Lausanne qui témoignaient des conditions de travail de plus en plus difficiles suite à la fusion de deux petits CMS.

Ce regroupement d’équipe a été décidé par la direction de la Fondation Soins Lausanne (FSL) pour des raisons économiques. Face à l’augmentation du nombre de personnes prises en charge, et donc des coût des soins à domiciles, les CMS sont priés par l’Association Vaudoise de Soins à Domicile de faire des économies, sous la pression, entre autres, des assureurs maladie. À cela s’ajoute, une concurrence de plus en plus forte. Les soins à domicile privés sont en pleine expansion.

Finalement, ce sont les soignant·e·s et les patient·e·s qui casquent. Les soins sont minutés de plus en plus strictement. Les soignant·e·s doivent insérer en temps réel chacun des soins effectués tout au long de la journée sur des supports numériques. C’est un moyen de contrôle sur les employé·e·s, générant un stress important, décrit comme déshumanisant tant pour les soignant·e·s que pour les patient·e·s

Cette situation n’est pas nouvelle. En 2012 déjà, les employé·e·s de la FSL dénonçaient leurs conditions de travail déplorables. En outre, Johan Pain, Conseiller communal d’Ensemble à Gauche avait déposé une interpellation en novembre 2017 mettant en lumière que la situation n’avait pas évolué depuis. La Municipalité, dans sa réponse en avril dernier, stipule que «les inquiétudes soulevées par l’interpellateur […] ont fait l’objet d’interventions auprès des instances adéquates […] et que le Conseil de fondation porte toute son attention à la mise en place de mesures propres à garantir un travail offrant à la fois soins adéquats et sécurité aux bénéficiaires ainsi qu’un cadre adéquat aux collaborateurs.» Au vu des témoignages des professionnel·le·s de terrain, nos dirigeants politiques ne semblent pas vivre dans le même monde…

Julien Nagel