Inde

À quand le mariage pour toutes et tous?

Le 6 septembre, la Cour suprême indienne a dépénalisé l’homosexualité à l’unanimité de ses cinq juges. Jusque-là, l’article 377 du code pénal condamnait les relations sexuelles entre personnes du même sexe.

La plus haute instance judiciaire du pays a entendu en juillet les arguments de plaignant·e·s homosexuel·le·s issu·e·s de l’élite sociale, parmi lesquel·le·s plusieurs célébrités, qui soutenaient que cet article était contraire à la Constitution indienne. Bien qu’une telle sentence ait rarement été prononcée, l’homosexualité était jusque-là passible de prison à vie. Néanmoins, ce que les associations dénoncent est avant tout l’utilisation de cette loi pour justifier l’homophobie répandue dans la société, qui se traduit par du harcèlement et des pressions exercés sur les individus LGBT, en particulier par la police.

La communauté LGBT indienne était en liesse à l’annonce de cette reconnaissance de leurs droits. Toutefois, elle a aussi rappelé que ce fameux article 377 qui date de l’ère coloniale britannique avait déjà été abrogé en 2009 avant d’être réintroduit en 2013. Elle a déclaré que la bataille ne sera gagnée qu’avec une réelle égalité des droits, qui se concrétiserait notamment par l’accès au mariage et à l’adoption.

De son côté, le gouvernement ultra-conservateur et nationaliste hindou reste discret et a seulement indiqué «s’en remettre à la sagesse de la justice». Difficile pour les tenants du pouvoir de maintenir un discours rétrograde concernant les droits des LGBT dans un contexte où, depuis plusieurs années, une trentaine de villes ont organisé leurs premières Prides.

Aude Martenot