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Pakistan

Stopper l'escalade guerrière

L’attentat-suicide du 14 février – dans lequel une quarantaine de membres d’une force paramilitaire indienne ont trouvé la mort, près de Srinagar, capitale du Jammu-et-Cachemire – est à l’origine d’une relance de l’affrontement militaire entre l’Inde et le Pakistan. Revendiqué par le groupe islamiste Jaish-e-Mohammed, également auteur de l’attaque terroriste contre le Parlement indien de New Delhi en 2001, il a été suivi d’une riposte aérienne indienne, puis de répliques anti-aériennes pakistanaises. Ce conflit, qui met aux prises deux puissances nucléaires, est évidemment lourd de menaces, tout emballement pouvant devenir extrêmement dangereux.

Le chef du gouvernement indien, l’ultranationaliste hindou Narendra Modi, cherche à conforter sa position, dans une période électorale où sa politique économique et militaire est contestée, en jouant la carte de l’intransigeance. Mais les reproches adressés par l’Inde à Islamabad, concernant l’indulgence dont bénéficie le Jaish-e-Mohammed, ne sont pas infondés: bien que l’organisation soit officiellement bannie du Pakistan, son chef, Masood Azhar, y vit en liberté. Et comme souvent, les services secrets pakistanais ne semblent pas inactifs dans ce cas.

Depuis l’indépendance et la séparation entre l’Inde et le Pakistan, l’appartenance à l’Inde du Jammu-et-Cachemire, à majorité musulmane, est problématique. Le mouvement autonomiste ou séparatiste y a toujours été vivace, malgré une répression très brutale de l’armée et des troupes de sécurité indiennes. Près de 650 000 soldats, paramilitaires et policiers y représentent une vraie force d’occupation. La pratique de la torture est régulière et près d’un·e habitant·e sur cinq souffre de stress post–traumatique. Le conflit a encore été aggravé par l’islamisation radicale d’une partie des indépendentistes.

Daniel Süri