TPG gratuits

TPG gratuits : Les jeunes repasseront

Le Grand Conseil était saisi d’un projet d’avancée écologique et sociale: un projet de loi instituant la gratuité des transports en commun pour les jeunes jusqu’à 18 ans. Les soutiens nécessaires n’ont pas été au rendez-vous.


Au Luxembourg, les transports collectifs sont gratuits jusqu’à 20 ans depuis 2018.

Cette mesure pédagogique, sociale et écologique, encourageant le transfert indispensable vers les transports collectifs, a échoué, pour le moment. La loi aurait pu passer, mais le MCG – favorable par le passé à cette mesure – s’est abstenu et trois voix «vertes» ont dit non, celles de Mathias Buschbeck, David Martin et Yvan Rochat.

Datant de 2009, ce projet revenait pour la troisième fois de commission. Lors des passages précédents en plénière, il n’y avait pas eu de majorité pour le non. Il est paradoxal que ce soit aujourd’hui, quand en paroles chacun·e se dit partisan de mesures pro-climat, il se soit coalisé une majorité dans ce sens, avec les trois élus mentionnés qui ont voté en bons…verts–libéraux, avec le PLR.

Un PLR dont les arguments étaient rase-bitume, genre: «La gratuité ça n’existe pas» ou «La vraie pédagogie, c’est d’apprendre aux jeunes que tout se paye». Le problème bien sûr, c’est que la mesure coûtait une quinzaine de millions par an.

Post Tenebras Luxembourg

Le député EàG Jean Batou a eu beau rappeler que le Conseil d’État avait pointé une responsabilité des employeurs dans la charge des TPG aux heures de pointe, se chiffrant en dizaine de millions (endossés par la collectivité mais gratuits pour les employeurs…), rien n’y a fait.

Pierre Vanek, signataire et rapporteur sur le projet, a bien souligné qu’au Luxembourg les transports collectifs sont gratuits jusqu’à 20 ans depuis 2018, et pour chacun·e dès 2020, sous un gouvernement libéral à participation verte, rien n’y a fait.

Le MCG, au mépris des intérêts matériels des couches populaires, a dit s’abstenir «la rage au cœur», au motif de son refus du CEVA… sans qu’on comprenne bien, ni le rapport avec le CEVA, ni la rage en question. Un député MCG a trouvé en sus moyen d’invoquer contre le projet le refus de «discriminations», la loi «discriminant» entre les jeunes et les autres.

Serge Dal Busco pour le Conseil d’État a chanté les louanges d’une Zurich «où les transports publics sont les plus chers de Suisse» et «où la question des transports a été heureusement dépolitisée».

La messe était ainsi dite. Le PDC, dont les élans écolos pré-électoraux relèvent de la garniture cosmétique sur fond libéral, n’a pas eu le moindre sursaut de conscience et les familles continueront à devoir payer cher pour les déplacements de leur progéniture en formation. Une affaire à remettre sur le métier donc.

Pierre Vanek