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HUG : Personnel épuisé, enfants en danger

Depuis plusieurs années, le personnel du service d’accueil et d’urgence pédiatriques (SAUP) diminue tandis que son activité augmente. La direction reste sourde face à ce non-sens et aux appels au secours du personnel, qui a décidé de se mobiliser.


Le personnel soignant en colère, devant l’entrée des urgences pédiatriques. – Eric Roset

Le SAUP a pour mission d’accueillir en urgence les enfants malades ou accidentés. Dans ce centre d’urgence des HUG, plus de 27 000 enfants sont examinés chaque année. Le travail au SAUP requiert du personnel soignant une double spécialisation: en soins pédiatriques et en prises en charge des urgences. Or, pour pallier la carence chronique de personnel fixe, il est très souvent fait appel à du personnel intérimaire non-spécialisé. Cela nécessite un encadrement constant qui augmente la charge de travail du personnel fixe déjà très sollicité.

Les conséquences pour le personnel sont très négatives: taux d’absence de 12%, épuisement professionnel, stress, impossibilité de prendre les pauses réglementaires, mise en danger de la vie des enfants et baisse de la qualité des soins. Face à cette situation, le personnel soignant du SAUP demande un renforcement durable par l’engagement de personnel fixe. Ce sont 8 postes d’infirmiers·ères, 6 postes d’assistant·e·s en soin et santé communautaire et 6 postes d’aides-soignant·e·s qui sont nécessaires.

Les soignant·e·s, accompagnés par le Syndicat des services publics (SSP), ont demandé à la direction de débuter des négociations pour trouver un accord sur l’augmentation des postes fixes. Ils·elles ont reçu une fin de non-recevoir. L’assemblée du personnel du 1er mars a alors décidé des mesures de lutte. À partir du 2 mars, toute activité qui n’est pas en lien direct avec les soins sera suspendue, afin de protester contre le refus de la direction des HUG d’ouvrir des négociations sur leurs revendications. La facturation de médicaments ou des actes infirmiers ne sera plus réalisée.

La direction, qui avait jusqu’alors ignoré le personnel, a sorti la grosse artillerie et a menacé le personnel de sanctions individuelles. Ces menaces violent les droits syndicaux et le droit démocratique d’entamer des luttes collectives tout à fait proportionnées à la gravité de la situation.

Ensemble à Gauche avait proposé un budget de 8 millions afin que les HUG engagent du personnel. Or, l’obsession de la direction à faire des économies sur le dos du personnel l’a amenée à détourner cette somme, pourtant si nécessaire au maintien de la qualité de soins et des conditions de travail du personnel.

solidaritéS soutien leur lutte et reviendra vers le Grand Conseil afin d’obliger les HUG à respecter la volonté du parlement.

David Andenmatten