Baisse de l'imposition des entreprises
Baisse de l'imposition des entreprises : Le PSS du côté des riches
Au lendemain du vote favorable des Chambres, un sondage Tamedia révélait que 51% du corps électoral rejetait la RFFA, le nouvel emballage de la RIE III-PF 17, ceci en dépit du ralliement du Parti socialiste suisse à cette arnaque politique.
L’assemblée des délégué·e·s du PSS s’est prononcée à la majorité pour un soutien à la RFFA alors qu’il s’agit de justifier une baisse massive des recettes des collectivités publiques (jusqu’à 5 milliards de francs) en faveur des sociétés privées réalisant les plus gros bénéfices en échange d’un petit coup de pouce à l’AVS. Le PSS apporte ainsi son appui à une baisse historique de l’imposition des grandes entreprises, qui permet en même temps aux sociétés à statut de continuer à bénéficier d’une fiscalité extrêmement modérée. Ce faisant, les responsables de la social-démocratie suisse signalent leur mépris des intérêts du monde du travail et leur attention particulière pour les intérêts du capital.
La RFFA scelle-t-elle un compromis? Évidemment non, puisque le Conseil fédéral a déjà acté la hausse de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans avec son projet AVS 21. En revanche, en ralliant le front référendaire contre la RFFA, dans un contexte où la majorité de l’UDC a aussi voté contre cette loi, le PSS aurait augmenté les chances de succès du camp du non et in fine la recherche d’une solution acceptable pour les salarié·e·s et retraité·e·s qu’il prétend défendre.
Pourquoi ne l’a-t-il pas fait en tournant ainsi le dos non seulement à la gauche radicale, mais aussi aux Femmes socialistes, aux Jeunesses socialistes, aux Verts, aux Jeunes verts, à Unia, au SSP, aux organisations tiers–mondistes? La réponse à cette question découle de l’histoire même du PSS, qui soutient une politique de collaboration avec la bourgeoisie et ses partis de droite depuis des dizaines d’années. Mais elle se fonde sans doute aussi sur une lente modification de la sociologie du PSS, dont les délégué·e·s reflètent de moins en moins les intérêts des milieux populaires.
Dans les semaines qui viennent, nous devons convaincre largement la population de soutenir la bataille contre la RFFA, sans oublier nos ami·e·s et collègues socialistes qui se doivent d’animer la résistance contre une décision de leur parti qui va faire date dans sa longue série de reniements des valeurs fondatrices du socialisme.
Jean Batou
Le financement de l’AVS: une « musique d’accompagnement »
Beat Walti, président de groupe du PLR au Conseil national, a qualifié le plan de financement de l’AVS à hauteur de deux milliards qui fait partie du paquet RFFA de « musique d’accompagnement » (NZZ, 20 septembre 2018). Cela en dit long sur ce que représente pour le PLR le gros morceau de la réforme: le paquet fiscal. Ces propos révèlent aussi un profond mépris pour les retraité·e·s, celles et ceux qui ont travaillé toute leur vie et qui dépendent de l’AVS pour vivre. VB