Climat
Climat : L'horizon écosocialiste
Records de température, incendies massifs, accélération de la fonte des glaces, cyclones monumentaux, moussons diluviennes… L’actualité ne cesse de nous le rappeler: nous sommes témoins d’un cataclysme planétaire. Mais, loin de donner lieu à une mobilisation de masse, l’énumération des symptômes du réchauffement climatique s’apparente de plus en plus à une litanie démoralisante qui donne envie de détourner le regard.
Et pour cause: si les origines de la catastrophe sont connues depuis longtemps (combustion d’énergie fossile, élevage intensif, déforestation, etc.), rien n’est vraiment entrepris pour éviter le pire. Au contraire: malgré les cris d’alarme répétés des scientifiques, malgré les accords internationaux, la courbe des émissions de COâ continue de grimper et atteint même un record en 2017 avec 3,7% de hausse.
Si le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris a soulevé à juste titre une indignation générale, le double discours qui prévaut chez d’autres dirigeant·e·s ne vaut pas mieux. Car lorsqu’on prétend, comme Macron, rendre notre planète « great again » tout en poursuivant des politiques anti-écologiques, on contribue à un double désastre: la perte de la planète et celle des consciences.
Face au cynisme de celles et ceux qui gouvernent, nous devons populariser un constat simple: le capitalisme est incompatible avec la résolution de la crise écologique.
La quête productiviste de la croissance infinie, indispensable à la survie de ce système, est impossible à concilier avec les limites physiques de la planète. Une décroissance massive de notre consommation d’énergie ne peut se faire sans une réduction radicale des inégalités sociales. La transformation en profondeur de nos systèmes d’énergie, de transport et d’alimentation ne peut avoir lieu tant que ces systèmes sont aux mains d’entreprises privées. Tant que domine la logique du profit maximal, les intérêts à court terme des actionnaires passeront avant ceux des écosystèmes et de l’humanité.
Ces dernières années, de nouvelles luttes ont émergé aux quatre coins du globe. Celles des Zones à Défendre (à Notre-Dame-des-Landes, Ende Gelände, etc.), celles des peuples indigènes contre les projets pétroliers (Standing Rock, etc.) ou pour le désinvestissement des énergies fossiles. Autant de points d’appui d’un combat global pour le climat qui doit articuler écologie, anticapitalisme, justice pour les peuples autochtones, démocratie radicale, reconnaissance de la dette écologique du Nord envers le Sud, et accueil des réfugié·e·s climatiques.
Le dérèglement du climat est un défi monumental. Mais il représente aussi une opportunité unique de transformer le monde, car le défi écologique refonde en même temps qu’il confirme le projet socialiste. Notre lutte est plus que jamais celle de l’intérêt général, le capital ne se contentant plus de menacer de destruction la majorité de la population, mais de nos sociétés entières.
Contre l’idée largement dominante qu’il est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme, nous affirmons un nouvel horizon stratégique: celui de l’éco-socialisme, non seulement vital pour l’humanité et les écosystèmes, mais infiniment plus désirable que le système actuel. C’est cette profonde conviction que nous porterons ce samedi 13 octobre à la Marche pour le Climat à Genève. Nous vous attendons en masse!
Thibault Schneeberger