Travail du dimanche
Travail du dimanche : Noël n'est pas une excuse
Le 18 décembre, l’Office cantonal de l’inspection du travail (Ocirt) octroyait une dérogation spéciale afin que Manor Genève puisse employer du personnel les dimanches 23 et 30 décembre.
En l’absence d’une loi cantonale permettant l’emploi du personnel de vente le dimanche, une dérogation ne peut être donnée que si elle répond à un besoin urgent lié à des impératifs de sécurité ou des travaux imprévisibles.
« L’urgence » ici alléguée par Manor avait trait à la préparation de produits frais ; le magasin ne s’était donné la peine d’indiquer dans sa demande de dérogation ni la quantité de commandes prévues ni les raisons pour lesquelles le détaillant n’avait pas « prévu » Noël et la Saint Sylvestre les lundis 24 et 31 décembre! Sans s’embarrasser de ces imprécisions, l’Ocirt a donc pris une décision non seulement contestable du point de vue du droit, mais aussi au regard des luttes en cours concernant l’emploi du personnel de vente le dimanche, en l’absence d’une convention collective pour protéger leurs conditions de travail.
La vigilance du syndicat Unia a permis de sauver les meubles le dimanche 23 décembre, mais pas le 30. Saisi d’un recours le 21 décembre, le Tribunal a dû octroyer un effet suspensif empêchant Manor de faire travailler ses employé·e·s le 23. Sur requête du détaillant, le Tribunal a levé cette mesure durant les fêtes, jugeant le dommage plus lourd pour Manor que pour les salarié·e·s. Un jugement devrait trancher le fond dans les prochaines semaines.
En mai, la population sera appelée à nouveau à se prononcer sur le travail dominical après le passage en force de la droite patronale, qui a remis en question le vote de novembre 2016. La résistance aux dimanches dans la vente passera par une campagne de terrain active, soyons prêt·e·s.
AS