Aéroport

Aéroport : Le marché avant la qualité de vie

La majorité du parlement a balayé l’initiative «Pour un pilotage démocratique de l’aéroport». Elle confirme son mépris pour la qualité de vie des habitant·e·s par un contreprojet réaffirmant la soumission de l’aéroport aux intérêts économiques.


Mario RM

L’initiative avait des buts modestes. Mais associations de riverain·e·s et magistrat·e·s de communes soumises aux nuisances de l’aéroport n’ont pas été entendu·e·s quant aux risques de l’explosion du trafic aérien. La majorité, s’arc-boutant sur le plan sectoriel d’infrastructure aéronautique (PSIA), affirme qu’il suffit de cadrer l’avenir de l’aéroport et que les progrès techniques viendront naturellement réduire bruit et pollutions.

Or le PSIA prévoit en 2030 un avion chaque 90 secondes, 18 heures sur 24, et près de 25 millions de voyageurs·euses par an (17,7 aujourd’hui). Une hausse portant atteinte aux intérêts de la population, qui se traduira en pollution sonore et de l’air accrues, mais aussi par plus de trafic automobile aux abords de l’aéroport déjà saturés. Sans parler du climat. En plus, pour une commune comme Versoix, 46% de son territoire constructible ne l’est plus du fait de l’aéroport. À Genthod c’est 90% et à Bellevue 52%. Face aux besoins en logements, cette situation est problématique.

Selon le plan climat 2030 validé par le gouvernement en 2015, dans 13 ans 40% de la pollution cantonale serait aéroportuaire. Le oui à une initiative combattant ces nuisances s’impose.

Jocelyne Haller