Algérie
Algérie : Mobilisations historiques contre le système Bouteflika
Le 22 février dernier, des mobilisations massives dans plusieurs villes d’Algérie ouvraient la contestation de l’éventuelle réélection d’Abdelaziz Bouteflika pour un cinquième mandat. Le vendredi 1er mars a également été marqué par de grandes manifestations, alors que le principal intéressé se faisait soigner à Genève.
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L’actuel président, élu en 1999 au terme d’une décennie de guerre civile, a subi un AVC en 2013 qui l’a affaibli physiquement et mentalement. Il a pourtant été réélu en 2014, alors même qu’il limitait ses apparitions publiques et privées, et qu’il était désormais de notoriété publique que le pays n’était plus réellement dirigé par lui.
C’est contre ce clan au pouvoir que le peuple algérien a manifesté, à la fois en Algérie et dans la diaspora (particulièrement en France). Ces manifestations sont historiques par leur ampleur, mais surtout parce qu’elles rouvrent un champ politique verrouillé par la répression et la menace implicite mais permanente d’un retour au chaos des années 1990. De fait, plus qu’un simple rejet de la candidature de Bouteflika, il faut comprendre ces mobilisations comme l’affirmation de la souveraineté du peuple algérien, contre cette mascarade des élites au pouvoir et leurs politiques d’austérité.
Bouteflika a malgré tout déposé sa candidature le 3 mars, mais a annoncé qu’il n’irait pas au terme de son mandat car il convoquerait des élections anticipées auxquelles il ne participerait pas. La farce n’est donc pas près de se terminer. Mais les mobilisations non plus.
Solidarité!
Anouk Essyad
