Cyclone Idai

Cyclone Idai : Le cycle meurtrier du réchauffement climatique


Denis Onyodi – IFRC-DRK Climate Centre

Le rapport de l’Organisation météorologique mondiale, paru le 28 mars, indique de nouveaux tristes records: 883 000 réfugié·e·s climatiques dans le monde ; le niveau et la température des océans n’ont jamais été aussi hauts et ont des conséquences dramatiques. Le cyclone Idai est le dernier exemple d’un cycle meurtrier qui ne fera que s’accélérer si rien n’est fait pour réduire le réchauffement climatique. Le nombre et la force de cyclones dans cette zone de l’Afrique sont en effet en forte augmentation depuis les années 1990, la température de l’eau augmentant leur durée et leur superficie.

Le cyclone Idai a fait à ce jour 468 mort·e·s au Mozambique et plus de 250 au Zimbabwe. Des chiffres qui vont encore augmenter entre les nombreux·euses disparu·e·s et l’épidémie de choléra jugée inévitable par le gouvernement lui-même. Au Mozambique, un des pays les plus pauvres au monde, les conséquences sont terribles avec 1,8 million de personnes affectées par le cyclone et les inondations. Le cycle des catastrophes climatiques s’y superpose aux cercles vicieux de la pauvreté de la population et de la corruption des élites locales héritées de l’invasion coloniale et du pillage des matières premières.

Justice climatique

Cette énième catastrophe climatique rappelle la revendication indispensable d’une justice climatique internationale. Le Mozambique ne produit que 0,14% des émissions de gaz carbonique au monde tandis que sa production électrique est à 90% issue d’énergies renouvelables. L’urgence climatique doit viser la baisse de la pollution mais aussi la solidarité envers les populations qui paient les dégâts du réchauffement climatique sans en être les responsables. Il est urgent de mettre en place des structures et des refuges capables de faire face aux catastrophes naturelles dans les pays vulnérables. Ces éléments ne peuvent être entrepris qu’en remettant en cause le système capitaliste qui fait des populations du Sud les principales victimes du changement climatique après avoir été celles de la finance impérialiste.

Pierre Raboud