Destins brisés des jeunes réfugié·e·s
Le 27 mars, Ali, jeune réfugié de 18 ans, met fin à ses jours. Il avait fui l’Afghanistan à 12 ans et séjournait au Foyer de l’Étoile, structure de l’Hospice général réservée aux requérant·e·s d’asile mineur·e·s non accompagné·e·s (RMNA) à Genève. Pour les jeunes RMNA, devenir majeur·e représente le passage au traitement administratif appliqué aux adultes, soit des moyens de vie encore plus restreints voire l’impossibilité de se former. Ce geste de désespoir met en lumière les carences dans l’accueil des enfants, des jeunes et des adultes en situation d’asile, carences qui sont régulièrement dénoncées par les organisations de terrain démunies. Parmi cette population jeune, c’est le deuxième décès en moins d’un an à Genève.
Samedi 13 avril, des amis du jeune requérant ont fait part de leur désespoir aux médias et dénoncé leurs conditions d’accueil par l’intermédiaire du collectif Solidarité Tattes. Les révélations sont éloquentes: problèmes d’écoute et de considération de la part des éducateurs·trices, manque d’encadrement, violences tant verbales que physiques de la part des agent·e·s chargé·e·s de la sécurité. Face à cette situation, l’inaction des autorités n’est pas compréhensible. Il y a urgence pour ces jeunes qui ont vécu nombre de traumatismes et ne peuvent même pas compter, passé l’âge de 18 ans, sur une prise en charge éducative. Nous soutenons leur demande pour des lieux de vie plus petits, plus adaptés, avec un meilleur encadrement et un accès à la formation même après l’âge de 18 ans.
Aude Martenot
