Après celle des maçons, monte la grogne des métallos!

Rassemblés sur le chantier de l’Adret Pont-Rouge, pas moins de 150 métallos ont mis sur la table les problèmes que rencontre leur branche. C’est que la liste est longue, dans les métiers techniques du bâtiment, qui rassemblent plus de 5000 travailleuses et travailleurs rien qu’à Genève.

MétallosPhoto: Garry Knight

Conditions de travail à deux vitesses sur les chantiers

L’actuelle CCT est de force obligatoire, c’est-à-dire qu’elle s’applique à l’ensemble des salarié·e·s de la branche. Malgré la promesse d’ouvrir des négociations dès le 1er janvier 2019, rien n’a encore véritablement commencé à ce jour. Les patrons jouent la montre et, pendant ce temps, la grogne monte sur les chantiers…

Les sujets de fâcherie sont nombreux et traînent depuis longtemps. Par exemple, les indemnités repas et déplacements qui dédommagent les ouvriers de la construction ne sont pas du même montant selon le corps de métier. Si les maçons ont une indemnité de 25 francs et les salarié·e·s du second-œuvre 18 francs, celle des métallos varie entre 0 et 15 francs, selon la distance qui sépare le chantier du siège de l’entreprise et la durée de la mission sur le chantier.

Du côté des salaires, les travailleurs·euses actifs·ves n’ont plus eu d’augmentation de leur revenu réel depuis 2016, tandis que les salaires minimaux prévus par la CCT n’ont pas été indexés au coût de la vie depuis 2011. De plus, les catégories salariales ne sont plus adaptées à la réalité des métiers. Il n’y a pas de classe prévue pour les chefs d’équipe et l’expérience professionnelle n’est pas prise en compte. De même, les attestations fédérales, les acquis au travers de la formation professionnelle et les diplômes étrangers, pourtant utilisés sur le terrain, ne sont pas reconnus. Par exemple, un aide-monteur peut rester au salaire minimum toute sa vie sans que l’expérience acquise durant les années ne soit prise en compte.

Les négociations ou la lutte

Les problèmes s’accumulent et démontrent la nécessité d’une réécriture d’ensemble de la CCT des métallos. Certains articles sont même obsolètes, sinon contraires aux nouvelles législations.

Face à la stagnation actuelle des conditions de travail, les patrons sont face à deux options: soit ils acceptent d’entrer rapidement en matière sur tous ces points avec une réelle intention de négocier, ce qu’UNIA souhaite ; soit les travailleuses et travailleurs de la métallurgie se mobiliseront pour obtenir ce qui est exigé.

Blaise Ortega, secrétaire syndical, responsable Métallurgie du Bâtiment Unia (MB Unia).