Reconnaître les épreuves des femmes* en exil
À l’occasion de la journée de grève féministe, le collectif Solidarité Tattes a envoyé une lettre ouverte au Conseil d’État genevois lui demandant de prendre en compte les difficultés que les femmes* migrantes rencontrent, que ce soit dans leur pays, sur la route de l’exil ou lors de l’accueil qui leur est réservé en Suisse.
Le collectif a rappelé qu’elles quittent généralement leur pays pour fuir les violences tant domestiques, militaires et climatiques qu’économiques. Sur les routes de l’exil, elles sont les proies faciles des cartels de la traite d’êtres humains. Souvent, elles sont obligées de se prostituer pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Certaines doivent laisser leurs enfants au pays ou en cours de route, pour les préserver des dangers liés à l’exil.
Lorsqu’elles arrivent chez nous, leur parcours traumatique n’est pas pris en compte. On ne les croit pas, elles n’apportent pas suffisamment de preuves concrètes, leurs récits sont jugés contradictoires. Comment pourraient-elles se sentir en confiance, face aux agents des autorités suisses pressés de classer les nombreux dossiers, pour raconter les épreuves subies?
Trop souvent, l’autorisation de rester en Suisse dépend du statut de leur mari. Si ce dernier est au bénéfice d’un permis B, par exemple, elles le perdent au moment du divorce. Si elles ne sont pas mariées, les enfants acquièrent le permis du père, mais pas elles! Le statut de la femme comme principal soutien de la famille n’est tout simplement pas reconnu. ST