Maintenir l'âge de la retraite et augmenter les rentes, c'est possible!

Selon le quotidien Le Temps du 18 août dernier, la majorité du parlement fédéral qui sortira des urnes le 20 octobre prochain, en dépit du renforcement escompté de « la gauche », serait en faveur du relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans.

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Travailler plus pour gagner moins, c’est l’éternelle partition que joue le PLR (journée nationale du parti).

 Ces chiffres se basent sur les indications fournies alors par Smartvote et laissent voir les rudes batailles qui sont à venir.On connaît l’argument démographique: le nombre des retraité·e·s ne cesse de croître et ils·elles deviennent toujours plus âgé·e·s, d’où la faillite prévisible de « notre » système de retraites.

En réalité, l’intégration du 2e pilier à l’AVS que nous défendons depuis des années, avec un plan chiffré détaillé, permettrait de garantir des retraites plus élevées, plus sûres et plus solidaires qu’aujourd’hui, avec un minimum de 4000 francs et un maximum de 8000 francs par mois en maintenant l’âge actuel de départ à la retraite. Les taux de cotisation actuels moyens cumulés de l’AVS et de la prévoyance professionnelle, appliqués à la totalité des salaires et des revenus des indépendant·e·s, dégageraient l’essentiel des revenus du nouveau système.

Les subventions étatiques actuelles seraient évidemment maintenues, tandis que la fortune cumulée de l’AVS et du 2e pilier permettrait de constituer un fonds souverain à même de financer des infrastructures à finalité sociale et écologique (logement, isolation des bâtiments, transports publics, recherche, etc.) avec de faibles exigences de rendement. Des dispositions transitoires permettraient à chacun·e d’opter pour l’ancien système, et ceci jusqu’à dix ans avant la retraite.

Et si un tel dispositif ne devait pas suffire à moyen ou long terme, il serait encore possible de relever les taux de cotisation actuels qui, pour ce qui est de l’AVS, n’ont pas bougé depuis une cinquantaine d’années. D’abord parce que la productivité du travail a massivement augmenté. Ensuite parce que le niveau des cotisations sociales en Suisse demeure particulièrement modeste. Or, un point d’augmentation des cotisations AVS rapporte sensiblement plus qu’un point d’augmentation de la TVA et constitue un mode de financement beaucoup plus social.

Enfin, en soumettant les dividendes versés par les sociétés suisses à leurs actionnaires en Suisse et à l’étranger à un prélèvement à la source, par exemple au taux équivalant à celui des cotisation AVS des indépendant·e·s, soit 7,8%, le financement du système de retraite unifié par répartition se verrait gratifié d’un montant supplémentaire de quelque 5 milliards, ce qui équivaut à 12% des recettes actuelles totales de l’AVS (cotisations, subventions et revenus de la fortune).

Jean Batou