Syrie

Le régime Assad et ses soutiens d'extrême droite

De nombreux groupes d’extrême droite européens s’empressent d’apporter leur soutien au régime syrien. Pour comprendre ce phénomène, il faut regarder du côté de l’islamophobie, de l’anti-mondialisme et des anti-réfugié·e·s

Bachal-al-assad
Thierry Ehrmann

 À  la fin août 2019, le groupe néo-fasciste italien Casa-Pound visitait la ville syrienne d’Alep. Le ministère du tourisme syrien a salué sur sa page Facebook cette « délégation italienne » en publiant une photo mettant en avant le drapeau de ce groupe.

Quelques semaines plus tard, c’était au tour d’une délégation du mouvement d’extrême droite française du Rassemblement National (ex FN), avec à sa tête Thierry Mariani, de se rendre en Syrie et de rencontrer le dictateur Bachar al-Assad. Le magazine français d’extrême droite Valeurs actuelles décrivait cette visite comme « Une manière, pour le parti de Marine Le Pen, d’exprimer son soutien envers le régime de Damas et de le féliciter pour sa lutte contre le terrorisme islamiste ».

Ces deux visites ne sont pas des cas isolés. Ces dernières années divers groupes fascistes et d’extrême droite en Europe ont en effet voyagé en Syrie pour exprimer leur soutien avec le régime de Damas, comme par exemple en juin 2013, Nick Griffin, le leader du British National Party (BNP), ou bien des fascistes polonais du groupe Falanga. Ces derniers, venus en « mission de solidarité », ont d’ailleurs rencontré à l’époque le premier ministre et le ministre aux affaires étrangères syriennes.

Fondé en janvier 2013, l’European Solidarity Front est un regroupement d’organisations fascistes et fascisantes de toute l’Europe (National Rebirth of Poland, Casa Pound, Black Lilly, etc.) qui a organisé de nombreuses manifestations et conférences en faveur du régime syrien. Le groupe s’affirme notamment « ouvert à tous ceux qui aiment la Syrie, et soutiennent la solidarité avec le président Assad, la nation syrienne et son armée ». Les fascistes grecs de Black Lilly ont également été accusé d’avoir envoyé des militants en Syrie pour combattre aux côtés des forces du régime syrien.

Diverses raisons expliquent ce soutien au régime despotique des Assad en Syrie mélangeant notamment une opposition anti-mondialiste ou anti-américaine primaire (Damas se prétendant anti-Washington), islamophobie (le régime d’Assad est promu comme un bouclier contre les « extrémistes islamistes ») et anti-migrant·e·s (il faut renvoyer les réfugié·e·s originaires de Syrie).

Joe Daher