Le spectre de la retraite à 70 ans

Bundesbank
La Bundesbank à Francfort

Les projets de réforme des retraites sont un sport européen. La Suisse n’a pas le monopole des propositions de péjoration du système de retraites.

En Allemagne, première puissance économique européenne, les patrons ont déjà obtenu un relèvement progressif de l’âge légal de la retraite. Entrée en vigueur en 2012, la nouvelle loi prévoit un relèvement de 65 à 67 ans, à raison d’un ou deux mois par an jusqu’en 2031.

La Bundesbank (banque centrale) vient ajouter une nouvelle proposition, orientée bien sûr par ses principes ultra-libéraux. Dans son dernier rapport mensuel, publié le 21 octobre 2019, l’institut bancaire propose de porter le départ à la retraite à 69 ans et 4 mois. Cette précision est comme toujours légitimée par l’augmentation de l’espérance de vie. Celle-ci peut se résumer ainsi pour une majorité de salarié·e·s: « vivre plus longtemps, mais moins bien ». La Bundesbank ajoute d’autres mesures, tout aussi classiques: hausse des cotisations (jusqu’à hauteur de 30%) et baisse des rentes.

Avec un montant median de 900 euros, les retraité·e·s allemand·e·s ne paraissent pas être les principaux bénéficiaires de la croissance allemande de ces 25 dernières années.

La pauvreté importante d’une partie de cette population a poussé les partis de la coalition gouvernementale (CDU-SPD) à s’entendre sur un projet de retraite de base pour les plus bas revenus. Signé le 10 novembre 2019, ce plan prévoit le relèvement de 70 euros en moyenne des retraites pour environ 1,5 millions de personnes. Hausse très insuffisante et destinée à masquer les futures péjorations.

José Sanchez