Congrès du SSP

Pour un syndicalisme combatif

Le Congrès national du Syndicat des services publics (SSP) s’est tenu les 7 et 8 novembre. Plusieurs mouvements présents ont donné un nouveau souffle aux futures mobilisations syndicales. Une bonne illustration avec cette intervention à la tribune de deux militantes syndicales.

Congres du SSP
Congrès du SSP
Eric Roset

« Toutes ces expériences de lutte, nos luttes, ont donné naissance à ce texte. Il s’agit pour nous d’affirmer que ce sont les revendications fortes, portées par un syndicalisme combatif, qui permet d’ancrer le SSP sur les lieux de travail et donner envie à de jeunes salarié·e·s de nous rejoindre.

Aussi, nous souhaitons réaffirmer que le droit de grève est un droit fondamental. Tout au long de la préparation de la grève féministe, nous l’avons arraché et répondu à toutes les attaques par une affirmation forte du droit à faire grève. La journée du 14 juin, nous avons réussi à l’imposer comme un moyen de lutte légitime, en lui donnant de multiples formes d’expression collective. Car une grève, c’est cela: un mouvement le plus massif possible, parce que c’est ensemble que nous sommes fort·e·s.

La grève constitue ainsi l’arme la plus efficace des travailleuses et travailleurs et nos expériences le montrent. C’est pourquoi le SSP doit être présent sur les lieux de travail et mener une politique syndicale offensive, aussi bien dans les revendications que dans le formes de lutte.

C’est par la pratique de la grève que nous pouvons la démocratiser et la rendre possible. Plusieurs mouvements ont permis d’aller dans ce sens ces dernières années, comme la grève féministe. Ces mobilisations s’inscrivent dans un renouvellement des luttes syndicales. Elles ont permis de redéfinir le concept de grève en y associant d’autres actions. Lors de ces mouvements, des grévistes ont arrêté le travail, totalement ou partiellement, et ont tenu des piquets de grève, tandis que des travailleuses et travailleurs se sont mobilisé·e·s autrement, en fonction de leurs possibilités: en exprimant leurs revendications sur les lieux de travail, en affichant des pancartes, en portant un autocollant de soutien, en participant aux manifestations.

On constate que ces mouvements donnent un nouvel élan à la lutte des classes, en se battant contre les assauts néolibéraux qui attaquent le système de santé, l’éducation ou encore les retraites. Les fortes mobilisations alliant mouvements de grèves et actions ont permis de donner une grande visibilité au SSP et au travail syndical, ainsi que de recruter de nouveaux·elles membres. Par ce texte d’orientation, nous réaffirmons que les mobilisations paient toujours et qu’elles doivent être au centre de notre pratique syndicale.

Dans un contexte où les offensives contre les conditions de travail se font plus dures, il est nécessaire de créer des rapports de force face aux employeurs, qui doivent passer par la construction de groupes syndicaux et de mobilisations syndicales. Pour qu’elles aient du sens et fonctionnent, les actions collectives doivent nécessairement être décidées et portées par les travailleuses et travailleurs, avec le soutien du SSP.

Au-delà de leurs résultats, les actions collectives donnent l’occasion aux travailleuses et travailleurs de saisir l’importance d’être syndiqué·e et du travail syndical. Dans une mobilisation, dans une grève, il y a toujours un avant et un après. Dans ce sens, nous pensons que c’est par l’organisation de mobilisations sur les lieux de travail que nous pourrons renforcer le SSP. C’est pourquoi nous affirmons que le SSP doit travailler fermement à la construction de groupes syndicaux dans les entreprises et les établissements. Il permet aux militant·e·s de pouvoir assumer leurs tâches ».

Catherine Friedli Maria Pedrosa
Secrétaires syndicales SSP Fribourg et Vaud

Le SSP soutient la Grève du climat!

Une résolution a été adoptée par le Congrès du SSP demandant:

  1. d’appeler à une journée d’actions et de grève pour la justice climatique et sociale sur les lieux de travail le 15 mai 2020 ;
  2. de débloquer son fond de grève ; d’établir des cahiers de revendications liant protection de l’environnement et amélioration des conditions de travail, à l’intention des employeurs ;
  3. de demander à l’Union syndicale suisse qu’elle appelle l’ensemble de ses fédérations à organiser grèves et actions syndicales.

Nous reviendrons dans un prochain numéro sur les perspectives réjouissantes de ce soutien.