2000 militaires au Sommet sur la Société de lInformation
2000 militaires au Sommet sur la Société de lInformation
Nous reproduisons ici un communiqué du Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA) du 10 novembre, notre camarade-députée Anita Cuénod a déjà interpellé la Cheffe du Département de Justice et Police genevois concernant cette affaire, nous y reviendrons (réd)
Le 5 novembre le DDPS a communiqué la décision du Conseil fédéral dengager 2000 militaires de milice et professionnels pour appuyer les autorités et la police genevoises loccasion du Sommet Mondial de la Société de lInformation (SMSI) qui se tiendra du 7 au 17 décembre 2003. Cette mesure contribue de manière inquiétante au climat sécuritaire qui simpose de plus en plus aussi en Suisse, dune part dans le contexte général de «guerre globale et permanente contre le terrorisme» et de lautre avec la volonté de compenser le démantèlement de la sécurité sociale et économique par une augmentation des dispositifs sécuritaires, policier et militaire.
Lengagement de 6500 militaires pour un «service dappui» le WEF de Davos en janvier 2004, motivé par le «risque essentiel de la mise en danger de la sécurité intérieure par des manifestations violentes accompagnées de pillages, de voies de faits sur des personnes ou dattentats terroristes» participe à cette même logique dangereuse. A Genève, la décision de faire appel à larmée semble de toute évidence découler dune volonté dimposer la présence de larmée de manière systématique, qui non seulement porte atteinte à son image et à son rôle de «Ville de la Paix», mais viole gravement le principe de subsidiarité. La multiplication des interventions de larmée à lintérieur va à lencontre des principes de base qui régissent notre société démocratique. La loi autorise lappel à la troupe uniquement dans la mesure où «les autorités civiles ne sont plus en mesure de sacquitter de leurs tâches par manque de personnel, matériel ou de temps» (Art.67, al 2 LAAM).
La prise de décision et les conditions dengagement de la troupe pour le SMSI soulèvent plusieurs questions, dautant plus que, contrairement à lengagement pour le WEF, il ny aura ni arrêté fédéral ni discussion au parlement sur cet engagement. Les autorités genevoises ont-elles vérifié limpossibilité davoir recours à des moyens civils (aussi dautres cantons) pour accomplir les tâches requises pour lorganisation du SMSI? Pourquoi le Conseil fédéral a-t-il décidé dengager «2000 militaires de milice et professionnels au plus»? Veut-on réaliser un programme doccupation temporaire pour une armée au chômage en choisissant la limite maximale au delà de laquelle une décision du parlement fédéral serait requise? Quelles seront les «tâches de surveillance» précises confiées à la troupe? Sera-t-elle armée? Aura-t-elle des pouvoirs de police? Comment sera effectuée la surveillance de lespace et des transports aériens?
Le GSsA invite à résister par tous les moyens civils, démocratiques et non violents- à la dérive sécuritaire à laquelle nous assistons.