Une victoire d’étape pour les femmes Contre l’islamophobie d’État

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Affiche contre la Loi sur la laïcité de l’Etat (LLE)

Fin novembre, la Chambre constitutionnelle de la Cour de justice genevoise a annulé la disposition de loi sur la laïcité (LLE) interdisant le port de « signes religieux » dans les parlements. solidaritéS et quatre recourant·e·s, dont deux jeunes femmes musulmanes employées dans le parapublic, avaient notamment déposé un « recours abstrait » contre la LLE, c’est-à-dire en dehors d’une décision d’application concrète.

La Chambre constitutionnelle n’invalide un article de loi dans l’abstrait que s’il est absolument impossible que son interprétation soit conforme à la constitution. Or elle a jugé que c’était le cas pour l’interdiction du port de « signes religieux », notamment le voile, par des élu·e·s dans un parlement.

Pour autant, il est difficile de comprendre pourquoi l’analyse de la Chambre sur les employé·e·s de la fonction publique ne l’a pas conduite à la même conclusion. La LLE introduit une restriction de la liberté religieuse injustifiable, car il n’y a aucun intérêt public à proscrire le port de « signes religieux » aux salarié·e·s. Plusieurs personnes qui ont déposé un recours, en même temps que solidaritéS, des jeunes femmes portant le voile en particulier, examinent donc l’idée d’un recours au Tribunal fédéral contre cet arrêt.

La décision de la Chambre est un pas en avant contre l’islamophobie, une petite victoire contre la discrimination injustifiée des femmes musulmanes portant le voile, mais elle entérine aussi une législation discriminatoire antidémocratique et sexiste. Le 14 juin 2019 rappelons-le, les « foulards violets » et les « seins nus » défilaient ensemble pour leurs droits !

Marie Jung    Clémence Jung