Des mesures d’urgence face aux pics de pollution

La pollution de l’air est un problème majeur de santé publique, causant 3000 à 4000 décès prématurés en Suisse, selon l’Office fédéral de l’environnement. Dans le canton de Vaud, la réponse des autorités n’est pas à la hauteur de l’enjeu. Un plan pour la protection de l’air a certes été adopté par le Conseil d’État en 2019, mais il est limité à l’agglomération Lausanne-­Morges et se borne à des mesures de faible portée.

C’est le cas, entre autres, au chapitre des mesures d’urgence prévues en cas de pic de pollution : alors que l’Ordonnance fédérale sur la protection de l’air prévoit, pour les particules fines, que la limite légale est de 50 µg/m3, les autorités vaudoises ont fixé un seuil d’information à la population à 75 µg/m3 et un premier seuil d’intervention à 100 µg/m3. De même, alors que l’Ordonnance fédérale stipule qu’une concentration d’ozone de plus de 120 µg/m3 ne doit en aucun cas être dépassée plus d’une fois par an, l’arrêté cantonal prévoit un seuil d’intervention à 240 µg/m3. Quant aux mesures prévues lorsque les seuils d’intervention sont dépassés, elles sont également très timorées : en matière de trafic automobile – principal responsable de la pollution de l’air – elles se limitent ainsi à une réduction de vitesse sur l’autoroute.

Les élus d’Ensemble à gauche au Parlement vaudois ont déposé une motion demandant d’une part l’abaissement des seuils d’information et d’intervention, et d’autre part, des mesures beaucoup plus significatives lorsque les seuils sont franchis : gratuité des transports publics, réduction de la vitesse sur l’ensemble du réseau routier, interdiction de circuler pour les véhicules les plus polluants, pour les avions de plaisance et d’écolage ou encore interdiction des machines de chantier sans filtre à particules.

Hadrien Buclin