Du manifeste féministe aux revendications cantonales

À Neuchâtel, le manifeste féministe national rassemblant les 19 raisons de faire grève, largement diffusé et lu le 14 juin 2019 dans toute la Suisse par les collectifs ne restera pas lettre morte.

Manifestation du 14 juin 2019 à Neuchâtel

Durant les « 6 heures pour le changement féministe » organisé par le Collectif neuchâtelois, douze revendications cantonales ont été formulées à partir de ce manifeste. Elles seront soumises aux député·e·s du Grand Conseil, dans le but d’étendre les droits des femmes. À titre d’exemples, voici trois revendications :

  • Un congé parental partagé entre pères et mères en plus des 14 semaines de congé maternité, introduit par étape de 4 mois à un an d’ici 2030 au plus tard.
  • Assurer des moyens suffisants pour mener des campagnes cantonales contre le viol et les violences sexistes, contre les féminicides et contre toute violence liée à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre.
  • Des moyens pour garantir une place d’accueil abordable et accessible pour chaque enfant et davantage de personnel qualifié, bénéficiant d’une meilleure reconnaissance sociale et salariale.

solidaritéS Neuchâtel soutient ces revendications et les campagnes qui les accompagneront. Ses élu·e·s, que ce soit au niveau cantonal ou communal, les appuieront.

Maintenir la pression

Le collectif neuchâtelois pour la grève féministe a aussi décidé de mettre la pression sur les parlementaires neuchâtelois siégant à Berne en organisant, entre chaque session parlementaire, un café féministe pour suivre de près ce qu’ils et elles font (ou ne font pas) dans la mise en œuvre de l’égalité. Le 18 février dernier, un premier rendez-vous a réuni une quarantaine de personnes face à Baptiste Hurni, conseiller national (PS), et Céline Vara, conseillère aux États (Verte). Un point de friction sensible est apparu : l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, acceptée en filigrane par les deux parlementaires. Face à l’élue verte selon qui « il faut obtenir des contreparties et bien négocier » et à l’élu socialiste qui expliquait que « le rapport de force à Berne est moins favorable qu’à Neuchâtel », les objections de la salle ont fusé : pas question d’accepter cette logique qui creuse une fois de plus les inégalités.


Marianne Ebel
Cahier de revendications complet sur grevefeministene.com ↗