La répression, indicateur du mouvement social

Une quinzaine d’associations, de partis et de collectifs se sont associés à l’initiative de solidaritéS Fribourg pour dénoncer la répression pénale et policière qui touche les militant·e·s dans les luttes féministes, écologistes et antiracistes dans le canton.

Conférence de presse sur la répression subie par les mouvements militants, Fribourg, 14 février 2020

Un affichage dénonçant les féminicides, des tags en soutien aux réfugié·e·s, un blocage de centre commercial : tous ces actes récemment survenus dans les rues de Fribourg sont la marque de mobilisations sociales aux multiples facettes et la preuve d’une réappropriation de l’espace public, d’ordinaire aseptisé et contrôlé par l’État et sa police. La reprise en main ne s’est pas fait attendre. Pour des affiches posées sur les murs, les militantes de la grève féministe risquent une amende salée ; pour une occupation pacifique légitimée par la crise écologique en cours, une quarantaine de personnes sont sous le coup d’une interdiction d’accès de 36 mois au centre commercial Fribourg Centre, ainsi que d’une procédure pénale pour contrainte ; et, accusés de quelques inscriptions sur les façades de la ville, des militants solidaires des réfugié·e·s ont été victimes d’une chasse à l’homme et de de violences policières, aggravées par des peines pécuniaires d’une somme non négligeable.

Faire front contre la répression

Ce climat répressif n’est pas acceptable. Les pratiques policières sont disproportionnées et constituent une atteinte à la liberté d’expression et d’opinion. Elles s’inscrivent dans la continuité d’un durcissement de la répression des mouvements sociaux depuis plusieurs années et, plus particulièrement, depuis l’émergence des grèves féministe et pour le climat. Cette répression est la marque d’un pouvoir qui n’a pas de réponse politique satisfaisante à apporter aux personnes qui se mobilisent pour défendre leurs droits.

Sur l’initiative de solidaritéS, une conférence de presse unitaire s’est tenue le 14 février pour dénoncer ces exactions. Un premier rassemblement de protestation et de soutien s’est tenu la semaine suivante à proximité de Fribourg Centre. L’ambiance bon enfant contrastait avec la gravité des faits dénoncés. Les prises de paroles d’Extinction Rebellion, de la Grève du Climat, de la Grève féministe et du groupe Jeunes solidaritéS Fribourg ont toutes réclamé l’amnistie des condamné·e·s ainsi qu’une prise en compte de l’urgence politique d’agir pour le climat, pour l’égalité et pour les droits des migrant·e·s.


Pierre Girardet