Déconfiner et décloisonner la lutte climatique
À l’instar des autres mouvements sociaux, la Grève du Climat doit ralentir et s’adapter – non sans mal – à la situation sanitaire et économique incertaine.
La pandémie du Covid-19 viendra-t-elle à bout de la Grève du climat ? C’est peu probable, bien au contraire ! Nonobstant une perte de motivation et de disponibilité de certain·e·s militant·e·s en raison du contexte actuel, on peut surtout constater une recrudescence démocratique au sein de plusieurs régions, une bien meilleure coordination nationale et internationale ainsi que l’arrivée de nouvelles personnes au sein du collectif.
À la vie interne viennent s’ajouter les différentes actions réalisées telles qu’une pétition demandant l’arrêt immédiat de toutes les activités non-essentielles au maintien de nos vie ou celle portée par une large coalition militante ainsi que de nombreuses personnalités et scientifiques réclamant le gel immédiat de la distribution de dividendes par les banques suisses. Enfin, des conférences et des formations autogérées en ligne sont organisées chaque semaine sur des thématiques très stimulantes.
Cependant, le semi-confinement imposé est venu court–circuiter les deux projets principaux de la Grève du climat. D’une part, la Grève pour l’Avenir a été repoussée à une date encore inconnue. D’autre part, le « Plan d’action climatique » national a également pris du retard. Une prépublication de plusieurs revendications centrales est toutefois prévue dans ces prochaines semaines.
Pour conclure, les discussions stratégiques foisonnantes actuelles démontrent plus que jamais l’intention des militant·e·s de « changer le système, pas le climat ». En effet, les différentes actions et revendications envisagées vont certainement radicaliser la Grève du climat, tout en respectant un plan d’escalade aux échelles nationale et internationale, un décloisonnement idéologique désormais nécessaire, légitime et souhaitable !
Steven Tamburini
