Remettre en question la parole des victimes de harcèlement n’est pas tolérable

solidaritéS, comme beaucoup d’organisations féministes, a affirmé publiquement son soutien aux multiples victimes d’un secrétaire syndical genevois dont elles ont dénoncé les agissements sexistes.

Marche contre les violences sexuelles, Lausanne, 2018

Ces femmes ont affirmé avoir souffert du harcèlement de ce syndicaliste, durant des années pour certaines. Après une procédure interne du syndicat Unia, notre organisation prend acte du licenciement dudit secrétaire syndical. Cette sanction montre que la parole des victimes de harcèlement a été reconnue et prise en considération malgré les nombreuses attaques humiliantes qu’elles ont subies et qui visaient à décrédibiliser et à nier leurs propos. Ces différentes manœuvres sont parfaitement inacceptables et indignes de militant·e·s de gauche.

Le communiqué paru mardi 14 avril de la part d’un comité de soutien au syndicaliste licencié nous a profondément choqué·e·s sur la forme comme sur le fond. Le membre de solidaritéS signataire et instigateur de ce comité de soutien a démissionné de notre mouvement quelques jours après sa parution. Nous regrettons en tout point que solidaritéS ait pu être, à son corps défendant, relié aux positions du communiqué du 14 avril, et de ceux qui l’ont précédé.

Au lieu de se distancer sans ambiguïté des pratiques de harcèlement, de relever et soutenir le courage des femmes qui ont osé lutter pour que leur parole soit entendue, le comité de soutien au syndicaliste licencié accuse les victimes et leurs soutiens de complots, de non-respect de la présomption d’innocence, etc. Ces déclarations visent aussi à décourager d’autres femmes à rompre le silence qui trop souvent cache les violences sexistes et ne permet pas de remettre en cause les fonctionnement patriarcaux et sexistes de notre société.

La lutte contre ces violences doit continuer et des formations doivent être régulièrement organisées pour rappeler l’articulation et l’importance de l’opposition à toutes les violences sexistes, le continuum qu’elles représentent, et la cohérence de cette lutte avec nos autres positions politiques. Le féminisme, avec l’écosocialisme et l’anticapitalisme, est un pilier de solidaritéS et notre boussole politique.

Les actes sexistes n’ont pas leur place, ni à solidaritéS, ni ailleurs, et la tolérance zéro doit être appliquée. Nous sommes et serons solidaires avec les personnes victimes du patriarcat qui osent dénoncer leurs agresseurs !

Prise de position de solidaritéS Genève