XPO Logistics
Les travailleurs·euses en grève !
Les employé·e·s de la multinationale étasunienne XPO Logistics à Genève sont en grève depuis le 29 juin. Ils·elles résistent à la fermeture du site genevois et au licenciement collectif des 32 travailleurs·euses.
Le personnelexige que l’entreprise s’engage immédiatement à reconnaitre des compensations et à négocier un plan social. Le comportement de XPO est d’autant plus choquant que l’entreprise a profité d’indemnités pour le chômage technique lors de la crise du coronavirus.
Une grève exemplaire
XPO Logistics est arrivée à Genève en 2017 en reprenant, en tant que sous-traitant, le service de logistique de la société Fournil Romand (propriétaire des boulangeries Pouly). Le géant de la logistique prévoyait de devenir un acteur majeur du secteur en Suisse. Mais la réalité est bien différente : aucun investissement considérable et surtout de nombreux licenciements. La crise du Covid-19 n’a pas amélioré la situation. Au mois de mars, le personnel, sans aucune consultation, s’est retrouvé au chômage technique avec l’espoir de garder son emploi une fois que les activités auraient repris. XPO a plutôt décidé de licencier l’ensemble du personnel.
L’échec des tentatives de négociation et le mépris de la direction n’ont fait qu’exaspérer les travailleurs·euses. Fin juin, ils·elles ont voté à l’unanimité l’ouverture d’une phase de mobilisation en déclarant une grève qui est reconduite depuis plus de deux semaines ! Une mobilisation exemplaire et sans précédent dans la branche des transports. XPO semble d’ailleurs être en pleine santé : lors de la dernière assemblée des actionnaires, le CEO de la multinationale, M. Jacobs, a demandé sans vergogne un bonus de plus de 25 millions de dollars.
XPO Logistics est de toute évidence une grande entreprise et, comme telle, devrait respecter l’obligation de négocier un plan social. Mais malheureusement, depuis une année et demie une vague de licenciements s’est déclenchée sans jamais prévoir d’indemnités pour les travailleurs·euses. Ce licenciement pose donc de sérieuses questions quant à la sauvegarde des emplois dans cette période de crise.
L’entreprise, qui a utilisé le chômage technique, doit assurément protéger les places de travail au lieu d’économiser des salaires. Dans le même temps, une réflexion s’impose sur les protections existantes, mais insuffisantes, dans la législation suisse en cas de licenciement collectif et sur l’obligation de négocier un plan social.
Umberto Bandiera
Le Richemond : licenciement sans Scrupule
Il n’aura fallu guère plus de 3 minutes à la direction de l’hôtel Le Richemond pour annoncer la nouvelle : l’hôtel ferme ses portes et son personnel est congédié. Après des semaines de mobilisation pour être entendu, ce mépris est une onde de choc. En assemblée générale syndicale, le personnel a réitéré sa demande de négociation d’un plan social et a interpellé monsieur Poggia. Ce dernier est également sollicité par le personnel de XPO Logistics.
Si la perspective du maintien des emplois est illusoire dans ces deux situations, il demeure la possibilité de négocier un plan social digne. Et parce que le cas du Richemond est symptomatique de ce qui attend des centaines de travailleurs·euses dans les prochains mois, il est nécessaire de préparer des réponses politiques et de lutter dès aujourd’hui.
Donna Golaz