Holcim lave plus vert que vert

Holcim est nº 1 mondial d’une industrie responsable de 8 % des émissions globales de CO₂, détruit des communautés à travers le monde et est néanmoins un ami de la nature certifié en Suisse.

Cérémonie de remise du certificat «Nature et Economie» à Holcim à Sézegnin, 2018
Cérémonie de remise du certificat «Nature et Economie» à Holcim à la gravière de Sézegnin, 2018

 L a biodiversité et la vie en Suisse, la mort ailleurs

« À la gravière Holcim d’Aigle [Étang des Isles], la protection de la biodiversité constitue un véritable cheval de bataille » lit-on sur le site du producteur de ciment. La multinationale participe à la renaturation d’une gravière. C’est une belle histoire : un ancien site industriel, le retour de la biodiversité, et une firme bienfaitrice aidant des réfugié·e·s à travailler en Suisse (« Nous accompagnons des réfugiés […] dans leur intégration sociale et professionnelle »).
Dans d’autres pays, l’activité de l’entreprise met en danger populations indigènes et biodiversité. Par exemple, durant les années 2000, la firme a contribué à la destruction de la biodiversité par l’exploitation rapace des ressources naturelles de la commune de San Juan Sacatepéquez au Guatemala, générant de graves tensions au sein de la communauté indigène, qui ont mené à la mort de nombreuses personnes. De tels exemples sont légion ailleurs en Amérique latine.

Les autorités et les associations complices de greenwashing

Grâce au soutien notamment de Pro Natura, Holcim se présente en champion de la biodiversité. Il est déplorable que des associations de protection de l’environnement aident la firme championne des exactions à se refaire une réputation environnementale localement alors qu’elle ne sème que mort et destruction ailleurs.

Ce localisme de la pensée est mortifère. La complicité systémique entre acteurs privés, publics et associatifs nous montre que seuls un démantèlement total des structures destructives des multinationales et une gestion démocratique de leurs activités socialement utiles permettront d’arriver à terme à une justice globale.

Pascal Vosicki