Le Colvert du Peuple

Depuis le mois d’août paraît le journal en ligne fribourgeois le Colvert du Peuple ↗︎. Avec la volonté d’apporter un regard critique et radical. Trois questions à sa rédaction.

Comment s’est décidé le lancement du journal ?

L’idée de créer le Colvert du Peuple nous est venue en comprenant que l’indignation ne suffirait pas. Qu’on le veuille ou non, les médias de masse continueront à défendre le statu quo, à promouvoir un idéal néolibéral, à nous sédater, avec leurs piqûres de tout ira bien.

Notre colère envers cette « neutralité journalistique », qui n’a de neutre que le nom, s’est changée en un travail d’autogestion. Si nous voulons lire un autre journal, il faudra le créer.

Un petit groupe d’amateurs·trices s’est alors lancé dans la création du site internet et la rédaction des premiers articles. Quelques mois plus tard, le canard était lancé dans la mare.

« Nous sommes la colère du peuple », ça veut dire celle des classes populaires ?

En un sens oui, car quand nous écrivons « peuple » nous pensons à celles et ceux qui n’ont pas de pouvoir ou détiennent un pouvoir restreint sur le monde dans lequel ils et elles vivent et sur la façon dont ils et elles vivent. De ce point de vue, ça concerne les classes populaires, mais aussi les femmes*, les personnes racisées, les personnes LGBTIQ+…

Nous avons choisi le mot « peuple » car il est une référence explicite à la démocratie : soit pour nous la croyance que chaque personne a les capacités de déterminer ce qui est bon pour elle et ce qui est bon pour sa « communauté » (de travail, de quartier, région, etc), et qu’elle devrait donc avoir les moyens de le faire.

Une première impression après trois mois de publication ?

Avec si peu de recul il est difficile de juger le lancement dans un sens «  statistique » du terme. Pour l’instant, nous naviguons en eaux troubles et les questions surgissent au compte-gouttes, au fil des problématiques qui s’imposent.

La suite est difficilement prédictible mais les sensations premières sont positives. Après l’échec d’une version totalement participative, nous constatons qu’un format avec comité rédactionnel agrémenté d’apports externes, se prête bien mieux. Plusieurs contributions nous sont parvenues, bonne surprise. La possibilité d’avoir une plateforme permettant une visibilité pour des points de vue peu relayés voire censurés semble convaincre.

Propos recueillis par notre rédaction