Pour un salaire minimum de 23 francs

À la suite de l’approbation d’un salaire minimum dans le canton de Genève, notre camarade Hadrien Buclin a déposé une motion au Grand Conseil de l’État de Vaud. En voici quelques éléments.

Une femme de ménage lève ses mains en l'air

Par plus de 58 % des suffrages exprimés, la population genevoise a soutenu l’initiative « 23 francs, c’est un minimum ». Il s’agit d’un signal très clair pour en finir avec des salaires qui ne permettent pas de vivre dignement. Le salaire minimum genevois, qui correspond à 4186 francs bruts pour 42 heures de travail hebdomadaire, conduira à l’augmentation des salaires pour quelque 30 000 travailleuses et travailleurs, dont deux tiers de femmes.

Dans le canton de Vaud aussi, les salaires trop faibles pour vivre constituent un grave problème pour une couche importante de la population. Selon le Rapport social vaudois publié en 2017 par le Département de la santé et de l’action sociale, les bas salaires concernent 14 % des salarié·e·s du secteur privé. En 2012, 25 900 postes en équivalents plein temps (EPT) sont des postes à bas salaire. Parmi les travailleurs·euses touché·e·s, 65 % sont des femmes.

Un levier pour l’égalité salariale

Par ailleurs, le 14 juin 2019, des milliers de femmes* ont manifesté dans le canton de Vaud pour mettre fin aux discriminations dont elles sont victimes, notamment sur le plan des salaires. En améliorant le salaire de milliers de travailleuses touchant de faibles rémunérations, l’instauration d’un salaire minimum permettrait un pas concret vers l’égalité salariale.

Les signataires de la motion partagent l’avis du comité d’initiative pour un salaire minimum à Genève : « contrairement à une idée reçue largement répandue, le salaire minimum légal ne tirera pas l’ensemble des salaires vers le bas. […] C’est toujours le contraire qui s’est vérifié : avec l’amélioration du pouvoir de négociation d’une part importante des travailleurs·euses, c’est l’ensemble des salaires qui a tendance à augmenter. »

Combattre la précarité des travailleurs·euses

Enfin, la crise du Covid-19 a révélé la précarité subie par de larges couches de salarié·e·s. Le salaire minimum est un outil adéquat pour combattre ce phénomène. Dès lors que de nombreuses entreprises ont reçu des aides publiques en réponse à la crise, il est légitime que l’État exige comme contrepartie sur le plan législatif des salaires permettant aux employé·e·s de vivre dignement.

Ainsi, la motion propose une modification de la Loi cantonale sur l’emploi (LEmp) en y insérant les disposition légales pour « instituer un salaire minimum afin de combattre la pauvreté, de favoriser l’intégration sociale et de contribuer ainsi au respect de la dignité humaine ».

Adaptation de la rédaction