Israël

Une fois encore,des élections sans surprise

Le premier ministre Benyamin Netanyahu et son parti, le Likoud, dominent toujours la scène politique, mais sans former une majorité stable. En effet, en dépit de son excellent score (30 sièges), le parti ne conquiert pas les 61 nécessaires pour que son alliance puisse gouverner. 

Benjamin Netanyahou, béni par un rabbin durant sa campagne électorale 2021
Benyamin Netanyahu durant sa campagne électorale 2021

Dans les semaines qui viennent, les deux blocs politiques (pro- et anti-Netanyahu) vont essayer de former des alliances pour atteindre une majorité et accéder au pouvoir de gouverner. S’ils échouent, ils devront appeler à de nouvelles élections. 

Or, Netanyahu a intérêt à laisser la situation en arriver là, puisqu’il est vu par la majorité de l’électorat israélien comme le seul homme politique qui puisse stabiliser la situation – et ce malgré les accusations de corruption qui le minent. 

Quoiqu’il arrive, le nouveau gouvernement israélien sera une mauvaise nouvelle pour les Palestinien·ne·s. Tous les partis israéliens, de la gauche sioniste – déchue et isolée – à l’extrême droite la plus violente, s’accordent pour soutenir la continuité de la politique coloniale israélienne. En effet, aucun des partis israéliens ne s’oppose aux grands blocs de colonies, ni au blocus meurtrier de la bande de Gaza et certainement pas au traitement des Palestinien·ne·s comme citoyen·ne·s de troisième classe. Aucun d’entre eux ne soutient le retour des réfugié·e·s, ni même une souveraineté palestinienne sur l’ensemble des territoires occupés. 

Diviser pour mieux opprimer

Netanyahu est arrivé à diviser l’alliance des partis palestiniens en promettant une collaboration à ses éléments les plus conservateurs. Bien que ses promesses n’aient que très peu de chances – pour ne pas dire aucune – de se concrétiser, leur succès démontre bien les limites d’une stratégie de participation aux élections pour l’opposition palestinienne. Elle ne peut que mener à des succès dérisoires et temporaires à l’intérieur d’une structure conçue pour la marginaliser. 

La même chose est vraie pour le mouvement de solidarité. Les élections israéliennes n’ont que très peu de conséquences pour notre travail politique. Il faut continuer à isoler internationalement l’État et le capital israélien, jusqu’à ce que le peuple palestinien obtienne sa libération – indépendamment des choix de Netanyahu ou des autres personnalités israéliennes tel que Lapid ou Bennett pour créer un nouveau gouvernement israélien.

Sai Englert