Et à la fin, c’est le 1% qui gagne ?

L’initiative des jeunes socialistes visant à imposer davantage les revenus du capital a été largement rejetée en votation populaire. La démocratie directe est-elle imperméable aux intérêts des 99 % ?

Une manifestante porte un t-shirt "We are the 99%"
Lors de la manifestation nationale contre AVS21

Ce score (35 % de oui) correspond généralement aux initiatives du réformisme radical. C’est le même que 1 : 12 qui voulait resserrer les écarts salariaux. C’est largement mieux toutefois que l’initiative syndicale pour un salaire minimum (23 % de oui). On peut relever que les grandes villes alémaniques (Zurich, Bâle, Berne) ainsi que quelques villes romandes (Lausanne, La Chaux-de-Fonds, Fribourg, Vevey, Delémont) ont accepté l’initiative.

Un des objectifs de la campagne était de renforcer la conscience de classe. Les textes explicatifs abordaient clairement la question du travail nécessaire et du surtravail, soit le fondement de l’exploitation capitaliste et la source des inégalités. Pour la votation, il fallait toutefois un dépliant concis, massivement diffusable. En choisissant de ne pas y faire figurer leur logo, les JUSO l’ont mis à disposition des différents collectifs.

Mais le débat a été insuffisant. Lors d’un comité syndical, un militant explique qu’il a voté non, craignant de payer trop impôts lorsqu’il vendra sa maison. C’est bien sûr le résultat de la campagne de désinformation massive menée par la bourgeoisie. Mais cela veut dire aussi qu’il faut nourrir la discussion dans les réseaux populaires avant de lancer une initiative. Et si possible élargir la base de lancement. Car la défaite politique n’est jamais gratuite. Déjà les projets de défiscalisation du capital retrouvent un nouveau souffle.

Pierre-André Charrière