COP26 : la promesse mensongère du capitalisme vert

Jeunes grévistes du climat à Lausanne
Grève du climat, Lausanne, janvier 2020

« Je suis optimiste. Je pense qu’on trouvera des solutions pour résoudre les crises climatique et écologique, comme on l’a fait pour la crise sanitaire actuelle », me confiait un ami il y a quelques jours.

La crise mondiale du Covid-19 que nous connaissons depuis maintenant un an et demi a causé et cause toujours (surtout dans le Sud global) des millions de mort·e·s dans le monde. Si la Suisse, très riche, a été moins affaiblie que bien d’autres pays, elle n’est pas épargnée.

Comment expliquer que rien de tout cela ne déclenche un mouvement populaire massif ici ? Au lieu de constater la violence, l’instabilité et le non-sens du système actuel, nombreux·ses concluent, comme mon ami, que « le système a tenu bon ».

La manifestation du vendredi 22 octobre à Genève, organisée par la Grève du Climat et une diversité de collectifs, s’intitule simplement « La planète brûle : On attend quoi ? ». Cette question, au-delà d’être une invitation à agir et à s’organiser collectivement, agite les mouvements pour le climat. On attend quoi pour créer un front large et puissant afin de mettre en œuvre les changements absolument nécessaires ? « Nous avons besoin d’un million d’activistes pour le climat », disait une affiche dans la rue. Comment faire ?

Du 1er au 12 novembre aura lieu la COP 26 de Glasgow. Alors qu’on nous vend une société où on produirait toujours plus mais « net zéro », où la voiture électrique serait reine, où de nouvelles centrales nucléaires pousseraient autour de nous et où la Suisse continuerait à financer les industries fossiles dans le monde mais « compensées » par des investissements en Afrique, il est temps de réaffirmer que les mouvements pour la justice climatique sont la seule solution.

Après la mobilisation du 22 octobre centrée sur la finance fossile, ses conséquences sur les communautés particulièrement affectées et le financement d’une transition juste, plusieurs sections de la Grève du Climat et le Réseau écosocialiste suisse – qui vient de naître – organisent des manifestations le samedi 6 novembre et le Forum écosocialiste suisse le dimanche 7 novembre à Zürich. Ces actions auront lieu en plein milieu de la COP 26, afin de montrer qu’il existe une autre réponse à la crise écologique et climatique que celle prévue par les gouvernements et les élites économiques.

C’est dans ce contexte que l’écosocialisme porté par solidaritéS prend une dimension nouvelle. L’urgence climatique n’est plus ignorée par la population, elle est par contre considérée par beaucoup comme un « défi » que le capitalisme saura probablement relever. En comptant sur l’exploitation des travailleur·euse·x·s, des femmes, des personnes non-blanches, des populations du Sud, des autres espèces vivantes de l’environnement et en sacrifiant les besoins réels de chacun·e·x.

L’écosocialisme, comme analyse critique du système actuel et comme force de proposition pour une société égalitaire, solidaire et durable, est donc appelé à prendre de l’ampleur pour dénoncer la promesse mensongère d’un capitalisme « vert » et montrer qu’une alternative est non seulement nécessaire, mais aussi, et c’est l’essentiel, crédible et désirable.

Teo Frei